L'actrice et chanteuse Jane Birkin est décédée ce dimanche 16 juillet à l'âge de 76 ans. En 2021, à l'occasion des 30 ans du décès de son ex-compagnon, Serge Gainsbourg, Jane Birkin avait accordé une interview à Europe 1, au micro de Stéphane Bern. "Je crois que tout le monde a compris le fait qu’il a changé le langage français". L'actrice, réalisatrice et chanteuse Jane Birkin, qui a partagé la vie de l'artiste pendant une dizaine d'années, avait raconté dans Historiquement vôtre comment Gainsbourg a, selon elle, été un visionnaire avec "trente ans d'avance", notamment dans sa manière d'écrire et dans ses goûts musicaux.
"Il y avait des textes qu'il m'avait écrits que je n'avais pas encore compris"
"Comme il disait lui-même, la langue française était là pour être réinventée", ce qu'il a fait notamment pendant sa "période anglaise", lorsqu'il jouait à Londres. "Personne ne faisait ça : il a intégré des mots anglais, des rimes... Sa façon d'écrire, c'est un peu comme Cole Porter, il coupait un mot en deux. Quand vous avez à l’interpréter, c’est extraordinairement compliqué parce qu’il hache les mots, avec les virgules en l’air... C'est une poésie moderne absolument fulgurante", expliquait-elle sur Europe 1.
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Selon Jane Birkin, Gainsbourg "avait 30 ans d'avance", dans son écriture donc, mais aussi dans ses goûts musicaux. "Il n’a pas pu partager avec moi son amour pour le jazz, parce que je ne le comprenais pas. Il se retenait de mettre des disques de jazz, ça me rendait très mélancolique. Mais le disque qu’il aurait fait ensuite, s’il avait vécu" un peu plus longtemps, c'était un disque de jazz, assurait-elle. "Il était prêt à partir pour La Nouvelle-Orléans, pour faire un disque de jazz. Trente ans après, je comprends. Trente ans après, tout le monde aime ça. Et lui, il avait 30 ans d’avance".
La chanteuse qui a partagé douze ans de la vie de Serge Gainsbourg confiait aussi n'avoir pas tout de suite compris certains textes qu'elle avait chantés. "Il y avait des textes qu’il m’avait écrits que je n’avais pas encore compris, comme Amour des feintes, car je ne savais pas ce que ça voulait dire. Et je découvrais des années après la complexité de sa pensée. (...) J’étais consciente que je chantais son côté féminin. C’était une situation étrange qu’il me demande à moi de chanter ses peines à lui, que j’ai, quelque part, créées".