L'actrice et chanteuse Jane Birkin est décédée ce dimanche 16 juillet à l'âge de 76 ans. Elle était notamment connue pour sa relation et ses chansons avec Serge Gainsbourg, notamment Je t'aime... moi non plus. Elle était également la mère de l'actrice et chanteuse Charlotte Gainsbourg.
En décembre 2020, invitée d’Emilie Mazoyer dans l’émission Musique !, la chanteuse était revenue sur la chanson Cigarettes de l’album "Oh ! Pardon tu dormais…" co-écrit avec Etienne Daho. Lors de cet entretien, Jane Birkin évoquait comment est né ce titre qui parlait pour la première fois de sa fille Kate Barry, photographe décédée en 2013.
"Elle avait les pieds les plus jolis du monde"
La chanson qui parlait de Kate Barry de la manière la plus évidente est Cigarettes. Jane Birkin avait écrit le texte, qui lui est venu à cause d'un détail, comme une fulgurance. "Il y a toujours un déclencheur inattendu", expliquait-t-elle. "J'ai vu un petit nécessaire de manucure pour les ongles dans une pharmacie à Lyon. D'un coup, je me suis souvenu de ses pieds d'albâtre, de comment elle les soignait. Elle avait les pieds les plus jolis du monde."
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Jane Birkin court alors dans sa chambre d'hôtel et écrit le texte de cette chanson au dos de son agenda. C'était en 2017, pendant la tournée de "Gainsbourg symphonique".
"Etienne Daho a su mettre ces mots-là en musique"
Mais la chanteuse révélait que deux autres titres de son dernier album parlent de son premier enfant. C'est le cas de Ces murs épais, qui évoque un cimetière. "Si vous y restez trop longtemps, l'imagination se met en marche. Alors je fais comme un voleur : je mets les fleurs, et puis je me barre", expliquait-t-elle.
Un sentiment qu'a tout de suite compris Etienne Daho, avec lequel Jane Birkin avait co-écrit et co-composé cet album. "Etienne a su comment mettre ces mots-là sur une musique inattendue. Un peu comme les comédies musicales allemandes de Kurt Weill", comparait-elle. "C'est tellement surprenant. C'était peut-être la seule manière de le faire."
Après avoir précisé que le titre Catch me if you can évoque également Kate Barry, la chanteuse expliquait qu'il était temps pour elle d'aborder son décès en musique. "Ça fait sept ans que je n'ai pas parlé d'elle", rappellait-elle. Elle compare ces trois chansons à celles qu'elle a pu faire sur des histoires d'amour "parfois houleuses". Pour elle "ce n'est quand même rien de tout, en comparaison à la mort de ma fille et à cette impression qu'il vous manque pour toujours des morceaux de vous-même".
"J'ai eu la chance d'avoir eu du rab de Kate"
Pourtant Jane Birkin semblait tenir bon face à ce drame. Elle se réjouissait d'avoir d'autres enfants et se consolait d'avoir perdu sa fille quand elle avait 47 ans. "Mon frère a perdu son fils à 19 ans. J'estime ma chance d'avoir connu Kate plus longtemps, d'avoir vu non seulement ses photos, mais aussi le centre qu'elle a créé pour les narcotiques et les alcooliques", expliquait-t-elle, avant de se souvenir à quel point sa fille était drôle. "J'ai quand même eu énormément de chance d'avoir eu du rab'", ajoutait-elle.