"Au gui l'an neuf", une expression gauloise qui parle... de blé
Dans Historiquement Vôtre, Stéphane Bern a toujours le mot de la fin et nous raconte l’histoire d’un mot ou d’une expression que l’on utilise encore tous les jours… ou presque ! Lundi, il nous explique les origines anciennes de "Au gui l'an neuf", une expression que l'on doit aux druides gaulois et aux Chrétiens et qui exprime la joie du passage à la nouvelle année.
Chaque jour dans "Historiquement vôtre", Stéphane Bern part à la découverte des expressions que l'on utilise au quotidien, sans forcément bien les connaître. Lundi, il a expliqué l’origine de l’expression "Au gui l'an neuf". Une expression, légèrement surannée, qui remonte aux Gaulois et utilisée aujourd'hui pour exprimer la joie du passage à la nouvelle année.
"Nous apprenions récemment que les mots ruche, boue et cervoise étaient d'origine gauloise . Et bien l'expression "Au Gui l'an neuf" aussi ! Cette année, gestes barrières obligent, il est bien évidemment fort déconseillé de s'embrasser sous le gui. Ce qui rend encore plus dépassée cette formule, laquelle ne veut en réalité pas dire "quand il y a du gui, y a une nouvelle année".
Car il est en fait question de blé. La formule d'origine, en celtique dans le texte, était "O ghel an heu", ce qui signifie "Que le blé se lève". Les druides, au solstice d'hiver, célébraient la renaissance de la nature en espérant qu’elle soit bienveillante avec les hommes.
Des Gaulois aux Chrétiens
Pour conjurer le sort, ils coupaient le gui, une plante considérée comme sacrée et miraculeuse car elle était le seul végétal connu donnant des fruits. Des fruits certes toxiques pour les hommes, mais très appréciés des grives. D'ailleurs, pendant longtemps, les druides ont cru que l’eau où l'on avait fait tremper le gui rendait fécond tous les animaux qui en buvaient.
Les Chrétiens du 4ème siècle ont tenté de faire cesser la tradition du gui, jugée trop païenne à leurs yeux. Ils ont essayé de le faire remplacer par le houx, moins païen à leurs yeux car ses feuilles piquantes rappelaient les épines de la couronne du Christ. Finalement la culture populaire décida de laisser le houx à Noël et le gui au Nouvel an."