Près de 30 ans après sa mort, le peintre Jean-Michel Basquiat s'annonce comme la figure dominante des enchères de printemps à New York, signe de son entrée au panthéon des artistes contemporains.
Un nouveau record pour Basquiat. Pas moins de quatorze oeuvres de l'artiste new-yorkais vont être proposées par les deux grandes maisons Sotheby's et Christie's durant la semaine du 15 au 19 mai, un chiffre considérable pour Basquiat, mort d'overdose à 27 ans. Parmi elles, un grand tableau (1,83 m sur 1,73 m) sans titre, qui représente une tête noire inquiétante sur fond bleu azur et pourrait établir un nouveau record pour le peintre, selon Sotheby's, qui en attend plus de 60 millions de dollars (55 millions d'euros).
Depuis cinq ans, celui qui se fit connaître sous le pseudonyme SAMO en taggant sur les murs de New York domine l'art contemporain. "Il entre dans les canons du monde artistique", constate Loïc Gouzer, président du département après-guerre et contemporain chez Christie's, qui assure que le marché pour Basquiat est "l'un des plus profonds au monde", avec des acheteurs en Europe, en Asie et aux États-Unis.
"Basquiat, c'est New York". "Il lui a fallu un peu de temps pour être assimilé", observe celui qui est l'un des cadres montants de Christie's. Il y a quelques années, "il y en avait très peu dans les musées et maintenant, tous les musées du monde prient pour qu'on leur fasse don d'un Basquiat".
"Basquiat, c'est New York, c'est les années 1980", résume Grégoire Billault, responsable de l'art contemporain chez Sotheby's à New York. "C'était là qu'on voulait aller, c'était là que ça se passait", insiste-t-il. "Jean-Michel est vraiment l'essence de ça".
Plus d'un milliard de dollars attendus. Cette saison, Jean-Michel Basquiat est la tête de gondole d'enchères qui proposent un éventail de lots de premier plan, composé d'impressionnistes, ainsi que de peintres et sculpteurs modernes et contemporains. Au total, Christie's et Sotheby's espèrent dépasser 1,1 milliard de dollars (soit 1 milliard d'euros) au cours de la semaine, selon les estimations basses des deux maisons, avec toujours un avantage pour le premier.
Francis Bacon à l'honneur. L'autre clou de ces ventes de printemps devrait être le triptyque du peintre irlandais Francis Bacon "Three Studies of George Dyer", trois portraits de la muse du peintre américain, qui fut son ami et amant. Estimé autour de 50 millions de dollars, l'oeuvre devrait rester à bonne distance d'un autre triptyque, "Three Studies of Lucian Freud", adjugé 142,4 millions de dollars en 2013.