Pas besoin de parler farsi, la langue de l’Iran, pour comprendre que cette version de Bella Ciao résonne comme un adieu et un hommage à Mahsa Amini. Cette vidéo d’une jeune iranienne cheveux détachés a été partagée des dizaines de milliers de fois sur les réseaux sociaux, bien que ces derniers soient bannis ou interdits en Iran.
بلاچاو، به ایتالیایی یعنی خداحافظ ای زیبا... که پارتیزان ها و مخالفان فاشیسم در ایتالیا میخواندند. این آهنگ به نماد مبارزات آزادیخواهان تبدیل شده و اینبار دختر قشنگی از ما...#مهسا_امینی#OpIranpic.twitter.com/CYUDPpVZQp
— Gandom (@Gandom_Sa007) September 23, 2022
Stéphane Hirschi, professeur de lettres à l’université de Valenciennes, est spécialiste en cantologie, la science qui étudie les chansons : "La chanson permet de cristalliser en peu de mots et en quelques notes, une émotion collective", explique-t-il au micro d'Europe 1.
Une résistance douce
La voici entonnée par d’autres jeunes iraniennes sur les réseaux, diffusée dans les manifestations de soutien, comme ici à Berlin.
#Berlin right now, for #IranProtests and #MashaAmini
— Blinda! (@Blinda000) September 24, 2022
As an italian I'm proud to lend #BellaCiao to the free people of Iran. pic.twitter.com/es20GCCiGA
"Par la chanson on peut lutter contre toutes les censures, une chanson on peut la chanter à son voisin, en groupe, la chanson incarne une résistance douce. Aucun régime totalitaire n’a réussi à bloquer une chanson. Les gens qui ont été victimes de répression pour les chansons, c’est parce qu’ils l’avaient écrite ou publier. On ne peut pas empêcher les gens de chanter sauf à leur couper la langue à tous", poursuit Stéphane Hirschi.
Mais Bella Ciao résonne aussi en Italie, dans les rangs de l’opposition à Giorgia Meloni, gagnante des élections législatives et nouveau visage de l’extrême droite italienne.