Dans la Belle et la Bête, "Emma Watson a été castée la première"

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Aurélie Dupuy
Le cinéaste américain de 61 ans, Bill Condon, qui avait œuvré sur les deux derniers chapitres de la saga "Twilight", a réalisé le remake du dessin animé Disney. Nous l'avons rencontré.
INTERVIEW

Seize ans après son film d'animation, la franchise Disney ressort La Belle et la Bête dans les salles dans une version filmée qui met en scène Emma Watson et Dan Stevens dans les rôles titres. Ce nouveau long-métrage, très fidèle au dessin animé s'est illustré par quelques nouveautés dont une scène ouvertement gay qui a beaucoup fait parler d'elle. Le réalisateur s'est aussi inspiré d'autres réalisations pour creuser les personnalités de la Belle et de la Bête.

Vous avez dit avoir hésité à vous lancer dans ce projet de film parce que vous pensiez que le Disney original était parfait. Pourquoi ?

Parce que lorsqu'on regarde ce film, il n'y a aucun moment perdu en 84 minutes. Il n'y a aucune chanson qu'il ne faudrait pas inclure. Ce sont toutes des classiques. Et il y a une immense gamme d'émotions dépeintes dans un film pour enfants : c'est effrayant, c'est délicat, c'est poétique, beau. C'est une manière merveilleuse de raconter une histoire.

Que pensez-vous avoir apporté avec cette nouvelle version ?

Je crois que, parce que c'est du live action (un film en prise de vues réelle, ndlr.), vous voulez comprendre et être le témoin pas à pas de cette relation et de cette connexion entre la Belle et la Bête. Nous en savons plus sur les personnages, d'où ils viennent. Je pense que nous avons réussi à suggérer qu'ils étaient vraiment faits l'un pour l'autre.

Quelles ont été vos influences ? 

Le film de Cocteau a été une grande influence, évidemment. Il est tellement beau. J'espérais retranscrire la même magie. Et il y a aussi eu l'influence d'un vieux film musical qui s'appelle Love me tonight (Aimez-moi ce soir, un film de Rouben Mamoulian sorti en 1932 avec Maurice Chevalier et Jeanette MacDonald, ndlr.). C'était un bon modèle, avec son opulence.

Bill

Bill Condon le 20 février à Paris.

 

Comment avez-vous choisi vos acteurs ?

Emma Watson a été castée la première. Elle était la seule à laquelle nous pensions, la seule avec qui j'ai discuté du rôle de Belle. Son intelligence, son activisme, ses positions féministes m'ont fait penser qu'elle serait une bonne partenaire. Pour les autres, cela s'est fait vite. Beaucoup d'acteurs sont venus. Par exemple, quand Luke (Evans) s'est mis à chanter Gaston, il avait un incroyable talent. Nous avons eu beaucoup de chance.

Qu'est-ce qui a été le plus compliqué durant le tournage ?

La scène sur la chanson Be your guest (C'est la fête), avec tous ces figurants, la chorégraphie, devoir tout construire, puis tourner. Il a ensuite fallu dix-huit mois de post-production. Ça a pris presque deux ans pour avoir ces trois minutes et demie dans le film.

"La Belle et la Bête" est un fil musical. Vous avez aussi été le réalisateur de Dreamgirls et vous avez écrit le scénario de Chicago. Est-ce un style que vous appréciez particulièrement ?

Oui, c'est un genre que j'adore. J'ai grandi avec. J'aime les comédies musicales au cinéma et sur scène, mais plus spécifiquement quand il y a une approche cinématographique. Je pense que quand ça fonctionne, cela peut être très puissant dans toutes les sortes de films.

 

Découvrez la bande annonce du film :