"Je suis sincèrement désolé pour tous ceux que j'ai blessés", a déclaré vendredi sur Twitter le comédien Laurent Lafitte, s'excusant pour une plaisanterie évoquant le viol, qui visait Roman Polanski mais a alimenté une polémique sur le passé de Woody Allen. "Je voulais être drôle, impertinent et décalé, je reconnais que mes propos aient (sic) pu être maladroits ou mal interprétés", a-t-il expliqué, en Français et en Anglais sur son compte @LafitteOfficiel, créé en août 2013 mais ne contenant que ces deux messages.
Une blague adressée à Woody Allen. "Il a décidé de tweeter aujourd'hui pour présenter ses excuses", a expliqué son attachée de presse, Apolline Thomasset. Plus tôt dans la matinée, le comédien avait assuré qu'il "ne visait personne". S'adressant à Woody Allen dont le film Café Society faisait l'ouverture, hors compétition, le comédien avait lancé mercredi soir: "Ça fait plaisir que vous soyez en France parce que ces dernières années vous avez beaucoup tourné en Europe, alors que vous n'êtes même pas condamné pour viol aux Etats-Unis."
I wanted to be funny, impertinent and quirky, I acknowledge that what I said was inappropriate or could be misinterpreted. (1/2)
— Laurent Lafitte (@LafitteOfficiel) 13 mai 2016
Accusation d'agression sexuelle. Au même moment, aux Etats-Unis, le journaliste Ronan Farrow, fils du cinéaste, publiait une tribune dans The Hollywood Reporter dénonçant le silence des médias sur le passé de son père accusé d'agression sexuelle par sa fille adoptive Dylan. "C'était une vanne sur le puritanisme américain, sur le fait que c'est surprenant qu'un metteur en scène américain tourne autant de films en Europe, alors que Woody Allen n'en était pas obligé, n'étant pas accusé de viol dans son propre pays, comparé à Roman Polanski", poursuivi aux Etats-Unis pour le viol présumé d'une mineure, avait déjà confié jeudi le comédien français à The Hollywood Reporter.
"Un comique". Woody Allen de son côté a tenté d'esquiver la polémique, déclarant qu'il avait "déjà tout dit de ce qu'il avait à dire" sur cette affaire, lorsqu'elle avait fait scandale en pleine saison des Oscars en 2014. A propos de Laurent Lafitte, le cinéaste s'était dit "totalement favorable à ce que les comédiens fassent les plaisanteries qu'ils ont envie de faire". Rappelant aux journalistes de Variety qu'il était lui-même "un comique", il avait souligné qu'"il en fallait beaucoup pour qu'il se sente offensé".