Plages, filles et belles bagnoles. Tout va pour le mieux dans les chansons des Beach Boys et pour les chanteurs eux-mêmes qui sont comme des juke-boxes à tubes. Ils passent le plus clair de leur temps sur les routes. Bref, c'est la belle vie au milieu des sixties. Mais, il y a toujours un mais : cette vie-là ne plaît pas du tout à Brian Wilson, l'âme du groupe, qui compose et trouve les voix. Lui n'en peux plus. il veut créer et passer à la vitesse supérieure, surtout qu'il vient de se confronter à l'album Rubber Soul des Beatles sorti en 1965. Alors que les autres membres du groupe continuent à vadrouiller, lui s'enferme pour composer ce qui deviendra un monument : Pet Sounds. C'est l'histoire de cet album que le Europe 1 Music Club vous raconte.
Aboiements et canettes de Coca. A l'époque, Brian Wilson a une vingtaine d'années. En studio, il va d'un musicien à l'autre, écrit. il virevolte comme "un môme dans un magasin de bondons", disent alors ses copains. Il adore le "mur du son" du producteur Phil Spector qui additionne les guitares et les pianos. Brian bricole, explore. Ces moments de pure création ont d'ailleurs été immortalisés dans un documentaire sorti en DVD chez Eagle vision. On y voit le musicien au milieu de sonnettes de bicyclettes, d'orgues, clavecins, flûtes, accordéons et même sifflets pour chiens, aboiements et canettes de Coca !
Au Panthéon. Après tant d'expériences, le résultat final bouscule. Une fois le disque prêt, le groupe s'empresse de le faire écouter à sa maison de disques, Capitol. Mais c'est la douche froide ! Les professionnels sont désarçonnés. Les chansons légères et gentilles d'antan ont disparu. L'album ovni sort pourtant en 1966 et c'est une claque. Capitol s'empresse de lancer un best-of du groupe dans la foulée, histoire d'équilibrer les impressions. Mais le temps a donné raisons aux musiciens puisque Pet Sounds est entré au Panthéon de la musique, avec notamment cette chanson cultissime : God only knows.
Concert anniversaire. Cette chanson d'amour (qui commence de manière plutôt cocasse par les mots "Peut-être que je ne t'aimerai pas toujours") a influencé des générations. Paul McCartney lui-même affirme qu'il s'agit d'une des plus belles chansons jamais écrites. C'est un certain Tony Asher, un publicitaire que Wilson avait rencontré par hasard, qui en est l'auteur, comme toutes les chansons de l'album. Wilson, à la fois visionnaire et fragile, est quant à lui toujours présent sur la scène. Il sera même ce dimanche à la salle Pleyel à Paris pour un concert anniversaire du groupe.