L'acteur franco-canadien Niels Schneider, 29 ans, a reçu vendredi le César du meilleur espoir masculin pour son interprétation troublante dans Diamant noir, un film noir autour d'un casse dans le milieu des diamantaires d'Anvers.
Premier long métrage. Dans ce premier long métrage d'Arthur Harari, Niels Schneider, cheveux noirs plaqués en arrière et intensité inquiétante, est aux antipodes des personnages d'angelots auxquels ses boucles blondes l'ont souvent confiné au cinéma. "Quand j'avais 16 ans, j'étais vraiment perdu et j'étais convaincu précocement de l'inaccessibilité de cette profession. Merci donc à tous ceux qui m'ont prouvé le contraire, qui ont combattu mon scepticisme. Je pense particulièrement à mon père qui l'a prouvé encore ce soir en prenant l'avion de Montréal pour être à mes côtés" a-t-il dit, très ému.
Début de carrière au Canada. Né à Paris, l'acteur a débuté sa carrière au Québec, notamment avec l'explosif Tout est Parfait de Yves Christian Fournier. Il tourne plusieurs fois avec Xavier Dolan (J'ai tué ma mère, puis Les Amours imaginaires où il incarnait - encore - un éphèbe aux cheveux bouclés). Il campe un personnage de danseur séduisant et volage dans Polina d'Angelin Preljocaj et Valérie Müller, sorti en novembre dernier, quelques mois après Diamant noir.
Au théâtre, Niels Schneider s'est risqué dans Kinship, qui devait signer le retour sur scène d'Isabelle Adjani mais n'a pas tenu ses promesses, et dans Roméo et Juliette mis en scène par Nicolas Briançon. Dans Diamant noir, il crève l'écran en jeune homme instable, à la recherche d'une figure de père. Le jeune Pier, son personnage, veut détruire la famille de diamantaires qui a exclu son père, mort en tant que SDF à Paris. Il se lance dans un jeu dangereux, séduisant la famille anversoise tout en préparant avec ses amis, de petits truands parisiens, un "casse du siècle" dans l'atelier de taille des diamants.
Le discours de Niels Schneider, Meilleur espoir...par CinemaCanalPlus
Un personnage pris dans "une lutte intérieure". "Pour moi, le personnage est pris dans une lutte intérieure. Il doit sans cesse masquer sa haine. Il se doit d'être opaque. L'enjeu était de faire sourdre quelque chose. Il fallait que cela suinte... " avait expliqué Niels Schneider à Télérama à la sortie du film. "Tout réprimer m'a demandé une énergie folle. J'étais comme consumé de l'intérieur. J'ai, d'une certaine manière, dû plonger dans ce rôle. J'ai vécu ça comme une noyade..." Niels Schneider, méconnaissable avec son visage torturé et son look de mauvais garçon, déploie dans le film "une violence troublante qui n'avait quasiment jamais été exploitée dans ses rôles jusqu'à présent", selon le réalisateur Arthur Harari.