C'est le grand gagnant de cette 43ème cérémonie des César. Le film 120 battements par minute, de Robin Campillo, a remporté six statuettes vendredi, sur 13 nominations. Dont la plus prestigieuse : celle du meilleur film.
Après le Grand prix à Cannes. Ce long-métrage, grande fresque sur les années sida en France à travers le combat de l'association Act Up, avait déjà été récompensé du Grand prix à Cannes l'an passé. Robin Campillo a attendu plus de vingt ans pour filmer le début de la lutte contre le sida, à cette association. Là où de nombreux films sur l'épidémie, qui a fait des ravages dans la communauté homosexuelle, s'attardent sur des destins individuels, le réalisateur de 55 ans a fait le pari du collectif. "Au début de l'épidémie, les gens ont vécu dans leur coin. Avec Act Up, des malades ont voulu casser la malédiction intime pour rendre la maladie plus visible et mettre les politiques face à leurs responsabilités", avait-il dit en mai à Cannes.
Act Up à l'épreuve du temps. De la mort, il est bien évidemment question, mais c'est surtout le combat contre l'indifférence, les laboratoires et la maladie qui passe au premier plan du long-métrage. "Le film ne donne pas de conseils mais rappelle juste ce rassemblement de gens contre cette épidémie qui ont construit une conscience et des luttes politiques", soulignait Robin Campillo en mai dernier.
Deux autres prix majeurs. Révélation du film, Nahuel Pérez Biscayart - également à l'affiche d'Au revoir là-haut - a été sacré vendredi soir Meilleur espoir masculin aux César. Antoine Reinartz, qui joue Thibault, le leader d'Act Up dans le film, a reçu le César du Meilleur second rôle masculin.