"Si l’État ne fait rien, c’est plus de la moitié des intermittents du spectacle qui basculent dans la pauvreté". Les mots du comédien Samuel Churin au micro d'Europe 1 traduisent la détresse des intermittents du spectacle, qui lancent ce jeudi un cri d'alarme sur leur situation. Particulièrement touchés par la crise du coronavirus, ils affirment "jouer leur survie" et interpellent Emmanuel Macron via des tribunes et des pétitions pour demander "une année blanche", c'est à dire le renouvellement de leurs droits à l'assurance-chômage pour un an.
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"Nous avons tout perdu"
Emmenés par des personnalités de la culture, parmi lesquelles les acteurs Catherine Deneuve et Omar Sy, ces textes réunissent plusieurs milliers de signataires. Parmi eux, le porte-parole des intermittents et précaires, Samuel Churin. "Nous avons perdu nos salaires et les heures qui vont avec ! Il nous en faut 507 pour avoir le droit à l'assurance chômage", rappelle-t-il. "Mais nous avons aussi perdu les ventes de tous nos spectacles, puisque le Festival d'Avignon ne se fait pas, et qu'il s'agit du premier marché mondial dans le domaine". Et de résumer : "Nous avons tout perdu."
C'est pour cela qu'"il faut absolument que des mesures d’urgence soient décrétées, et n’est pas discutable, parce que c’est vital" avance le comédien. "Et quand c’est vital, on agit tout de suite."
Une date de réouverture des salles de spectacle inconnue à ce stade
Une situation d'autant plus préoccupante que la date de réouverture des cinémas, théâtres, et salles de concert reste inconnue. Le Premier ministre Édouard Philippe indiquant seulement dans la présentation de son plan de déconfinement, mardi devant l'Assemblée nationale, que ces lieux resteraient "fermés après le 11 mai". Sans oublier que "tous les événements qui regroupent plus de 5.000 participants ne pourront se tenir avant le mois de septembre".