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Juliette Mély // Crédit photo : Europe 1 , modifié à
Depuis deux ans, les livres originaux de grands écrivains russes sont volés et remplacés par des imitations dans les bibliothèques européennes : en Pologne, Suisse, Lituanie. La Bibliothèque Nationale de France a aussi été victime de ces usurpations en janvier dernier. La Bulac (Bibliothèque Universitaire des langues et des civilisations) à Paris a aussi été victime d’un cambriolage de ce type en octobre.

Aglae Achechova, conservatrice du fond russe, tourne délicatement les pages d’un livre du poète russe Alexandre Pouchkine. La bibliothèque compte une dizaine de ses œuvres originales. Dans la nuit du 9 octobre, des voleurs ont tenté de s’en emparer.

"L’objet de ces vols, il s’agit des livres d’Alexandre Pouchkine qui ont été édités durant sa vie. Ce sont des éditions rares, car il y a eu peu de tirages au début du 19ᵉ", raconte-t-elle. Mais cette fois-ci, les voleurs sont repartis avec des copies, moins précieuses.

Des livres originaux qui s’échangent jusqu’à 100.000 euros sur le marché russe

Depuis deux ans, les bibliothèques européennes sont la cible de voleurs. Des vols qui coïncident avec la guerre en Ukraine et les sanctions contre la Russie. "Si un collectionneur russe achète légalement un ouvrage en Europe, c'est possible, mais cela va lui coûter beaucoup plus cher", explique la conservatrice. De plus, certains collectionneurs russes n’ont pas accès à certaines ventes aux enchères en Europe.

Sur le marché russe, un livre original de Pouchkine peut coûter jusqu’à 100.000 euros. Alors les voleurs tentent de vider les bibliothèques. "C’est vraiment triste pour les lecteurs qui ne pourront plus voir les originaux dans certaines bibliothèques", se désole Aglae. Par précaution, la BULAC a pris une série de mesures de sécurités aujourd’hui tenues secrètes.