En trio, il est l'un des humoristes français les plus plébiscités. En solo, Didier Bourdon élargit son registre. Jusqu'au 13 mai, sur la scène du théâtre Hébertot, il joue deux rôles dans la pièce Les inséparables, ceux d'un grand-père et de son petit-fils. Invité de l'émission Il n'y a pas qu'une vie dans la vie, il dévoile quelques traits de ce nouveau spectacle, plus dramatique, et évoque Les Inconnus.
"Il y a eu des moments difficiles". Dans cette pièce qui prend des airs de thriller, l'acteur joue un peintre très coté qui a perdu l’inspiration. C'est à ce moment-là qu'il apprend qu’une femme inconnue, peintre aussi, lui a légué un loft d’artiste magnifique. Au fur et à mesure, il va apprendre que cette femme était le grand amour de son grand-père. Un homme qu'il considérait jusqu'alors comme quelqu'un de froid, taciturne et dur. Ce double rôle éloigne le comédien du registre comique dans lequel il s'était plus largement illustré.
"Bouvard a fait un procès à des jeunes de 24 ans". En effet dès ses 22 ans, déjà père de famille, Didier Boudon a dû assurer financièrement. "Il y a eu des moments difficiles, c’est pour ça que le théâtre de Bouvard est tombé à point, ça m’a permis de gagner un peu ma vie, de mettre de côté", explique le comédien.
Lors de ce travail de sketchs pour Philippe Bouvard, il renforce aussi ses ses liens avec deux autres humoristes qui ne sont autres que Pascal Legitimus et Bernard Campan. A l'époque également entourés de Seymour Brussel et Smaïn, le groupe s'appelle 'Les Cinq' et tourne dans toute la France. "Les tourneurs rajoutaient à l’époque 'découverts au théâtre de Bouvard' et Philippe Bouvard a fait un procès à des jeunes gens de 24 ans", se souvient Didier Bourdon, toujours un peu amer. Même si l'affaire s'est bien terminée, l'épisode a fait peur aux humoristes qui, devenus un trio, ont décidé de prendre le nom des Inconnus, en guise de protestation en forme de clin d’œil.
"Amicalement, on a toujours été très proches". Quelques décennies plus tard, ils font toujours un carton d'audience sur YouTube et leurs films, tels Les Trois frères, ont connu un large succès public. "Après Les Rois mages, on a fait des carrières solo parce qu’on voulait arrêter. Moi, j’ai un petit regret, on a fait Les trois frères, le retour un peu trop tard (en 2014, soit 19 ans après le premier numéro, ndlr.). On aurait pu faire des choses avant, mais ça c’était le choix de Bernard. Il ne voulait plus s’insérer dans le groupe des Inconnus. Amicalement, on a toujours été très proches, mais il le sentait moins", décrit le comédien.
Ce que craint Bernard Campan, Didier Bourdon ne le sait pas. "Il est revenu pour un film sans problème. Mais revenir sur scène n’est pas encore à l’ordre du jour. Moi, j’aimerais bien. Mais bon, on ne sait pas. Il n’a pas dit oui mais il n’a pas dit non."