Il ressuscite le temps des grandes formations "jazzy". Après la sortie de son album Big band à l'automne, Eddy Mitchell propose une série de concerts du 15 mars au 3 avril au Palais des Sports. Le chanteur était au micro de David Abiker, dimanche, dans C'est arrivé demain. Ce dernier projet est aussi pour l'artiste l'occasion de rendre hommage à Frank Sinatra, qu'il qualifie dans ses paroles de "crooner langoureux, buveur chanceux".
En smoking, pas en panthère. Il le promet de sa voix grave, il se présentera en smoking. "Je suis à un âge où je ne vais pas arriver en panthère", glisse-t-il. Le chanteur assure ne pas convoquer sur scène des grands noms du jazz. Pourquoi ? Il dit d'abord penser à lui et s'excuse de le dire. L'idée, c'est de prendre ses chansons et de les transformer, les "jazzifier". Il faut imaginer Couleur menthe à l'eau avec un autre arrangement.
Définition du swing. S'il souhaite faire du Eddy, le chanteur fait quand même une petite (voire grande) place à Frank Sinatra, qu'il admire. "Si vous ne parlez pas anglais, avec Sinatra, vous comprenez l'anglais. C'est un des rares chanteurs qui a une diction extraordinaire, alors que c'est un italo pur sang". Et pour Mitchell, Sinatra a la qualité surpême d'avoir du swing. Et le swing "c'est être laid-back, être dans le fond du temps avec le batteur, chanter avec la rythmique et après s'envoyer en l'air avec tout ce qui va être mis à côté."
L'Amérique d'antan. Le swing, Eddy Mitchell est aussi allé le chercher aux studios Capitol à Los Angeles -qui fêteront leurs 60 ans cette année et où Sinatra l'a précédé - pour enregistrer son album. Pendant trois jours, il y est resté avec ses "musicos". Mais selon lui, l'Amérique d'aujourd'hui a perdu de son charme. "Mon Amérique à moi, c'est du technicolor, c'est des filles avec des seins incroyables, des chevelures extraordinaires, des nez refaits. Cela n'existe plus, tant pis !" Alors Eddy se moque de son époque dans ce dernier album : Internet, Facebook, Skype, les psys... Un petit blues nostalgique Eddy ?