C'est un monstre sacré du cinéma français qui réagit à la mort d'un de ses semblables. Lundi après-midi, Alain Delon a appris le décès de Jean-Paul Belmondo, devenu un partenaire et un ami au fil des décennies. Sur Europe 1, le premier confie sa grande tristesse d'apprendre la disparition de "l'As des as" à l'âge de 88 ans. "Je suis fracassé", dit-il, la voix chargée d'émotion. "C'est un ami que je perds", se désole Alain Delon sur Europe 1. "C'est un confrère, cela fait 60 ans qu'on se connaissait, qu'on travaillait ensemble et qu'on était tellement proches l'un de l'autre. Je suis bouleversé."
"On a fait le cinéma français tous les deux"
L'histoire d'amitié entre les deux acteurs a débuté à la fin des années 1950. En 1957, très précisément. "J'ai débuté dans Sois belle et tais-toi, c'était un de mes premiers films, on ne s'est jamais quittés depuis (Jean-Paul Belmondo avait lui aussi un rôle dans le film, ndlr). On a fait le cinéma français tous les deux, lui et moi, on est deux icônes du cinéma français, on ne peut pas parler de l'un sans parler de l'autre", mesure Alain Delon. "Ça m'a fait un mal fou, il avait mon âge."
Comment le voyait-il, ce partenaire à l'écran dans Borsalino ou Paris brûle-t-il ?, avec qui il s'était un temps brouillé ? "Il y a 60 ans de carrière, 60 ans qu'il imprégnait, qu'il touchait le monde, qu'il sensibilisait les foules avec une force comique exceptionnelle et un physique irremplaçable", témoigne Alain Delon sur Europe 1. "Il y a eu Belmondo, il y a eu Gabin, il y a eu Ventura, il n'y en a pas beaucoup d'autres."