10 jours, 800 mannequins et 85 défilés dans 85 lieux parisiens. La Fashion Week parisienne débute lundi avec, cette année, un nouveau cadre législatif : depuis mai 2017, la loi française impose aux mannequins de disposer d’un certificat médical délivré par la médecine du travail et prenant en compte l’IMC, l’Indice de Masse Corporelle, du mannequin. La toute nouvelle charte passée entre les deux plus grands groupes de luxe, Kering et LVMH, impose également la présentation d’un certificat médical pour défiler.
La charte plus laxiste que la loi. Toutes les filles qui défileront sur les podiums de la capitale cette semaine auront-elles un certificat médical dans leur sac ? Les agences de mannequins le promettent. Sauf que ces certificats ne seront pas, dans l'ensemble, tamponnés par un médecin du travail comme l’exige la loi, mais par un médecin généraliste. Ce que la charte des groupes Kering et LVMH autorise.
"Vous imaginez 50 ou 70 mannequins qui feraient la queue devant un camion ?" "Quand on sait qu'il y a à peu près 800 mannequins qui défilent à Pairs en 24 ou 48 heures, c'est impossible d'organiser la visite médicale, quand bien même vous mettriez à la disposition de ces mannequins des unités mobiles de la médecine du travail. Vous imaginez 50 ou 70 mannequins qui feraient la queue devant un camion à attendre les unes derrière à autres, et passer trente minutes par médecin ?", interroge Cyril Brûlé, président du syndicat national des agences de mannequins.
90% de mannequins étrangers. Pour cette Fashion Week, pas moins de 90% des mannequins qui défilent viennent de l’étranger. Même si la loi s’applique aussi pour les ressortissants européens, il est impossible pour les agences d’organiser à temps les visites chez le médecin du travail. Résultat : les marques se retranchent derrière la charte Kering / LVMH qui fera office de règle pour cette Fashion Week, en attendant la réécriture d’une nouvelle loi plus réaliste.