Gérant d'une entreprise de fabrication de figurines, directeur de collection pour les sociétés d'édition Les Belles Lettres et Atlas, producteur de films, comédien, auteur d'ouvrages et de recueils de poésie, ou encore président d’un club de football amateur et personnalité politique (avec comme dernier fait d'armes une candidature aux élections européennes de mai à la tête de la liste Alliance jaune). Invité d'Isabelle Morizet, Francis Lalanne, homme aux innombrables projets, était comme chez lui dans l'émission "Il n'y a pas qu'une vie dans la vie", diffusée dimanche sur Europe 1.
385 concerts en un an
Alors que son double album 40 ans de succès, qui rassemble ses plus grands titres, est disponible dans les bacs, Francis Lalanne est aussi bien sûr revenu sur sa musique, marquée selon lui par les années 70, et le début de sa carrière de chanteur. "Je suis un chanteur de la dernière génération des années 70 au niveau de la production de disques", a-t-il d'abord voulu rappeler. "Je ne défends pas le disco, je ne défend pas tout ça. Je défends les guitares sèches, les ballades, l’acoustique, les textes engagés." Et d'ajouter : "Je suis toujours un chanteur de folk et de rock music."
Un style qu'il a puisé à l'époque de son premier album, Rentre chez toi, en 1979. Au même moment, sa carrière démarre sur les chapeaux de roues avec 385 concerts la première année, "c'est-à-dire 20 de plus que de jours dans l'année", souligne avec malice le chanteur au micro d'Europe 1.
"Comme une transe"
Nombreux, ses concerts sont aussi longs. Très longs. Plus de sept heures au printemps de Bourges, onze heures à Bobino et douze heures à l'Olympia. "On avait démarré dans l’après-midi. On chante, on chante et on ne s’arrête pas de chanter. C’est comme une transe", raconte le chanteur à propos de ce dernier concert. Il affirme que son "public arrivait avec ses vivres" et qu'il était prévenu que le concert allait durer au moins "quatre, cinq, voire six heures".
"C’était un cataclysme, un cataclysme", poursuit Francis Lalanne à propos de l'Olympia. A tel point que le personnel de la salle de concert s'en serait souvenu pendant longtemps. "Quand je venais voir un copain chanter à l’Olympia ils disaient : 'le fou arrive !' Ils fermaient les portes pour ne pas que je rentre, pour rire. Il disaient : 'Non non Francis tu rentres pas, tu rentres pas.' Puis on s’embrassait et je rentrais."
"Le public n'est plus prêt à vivre ça"
Mais cette vie est désormais terminée. "C’est fini, car je pense qu’on est dans une autre époque. Je pense que le public n’est plus prêt à vivre ça aujourd’hui. C’est lié à une époque où il n’y avait pas de limite. Je pense que les gens se sont pris pas mal de rafales de limites (...) on leur a mis dans la tête qu’ils étaient limités. Il y a une joie de vivre qui a disparu, il y a une folie qui a disparu", estime-t-il. Avant de conclure : "Il y a plus de rationalité, surtout chez les jeunes. Mais peut-être que ça reviendra, c’est cyclique. Peut-être qu’un jour ça va me reprendre et ça va reprendre avec le public."