Au 19ème siècle, tous deux se sont livrés à un combat intellectuel historique. L'un venait de se déclarer empereur en faisant fi de la constitution, pendant que l'autre dénonçait un coup d'état et la politique du neveu de Napoléon I. Napoléon III et Victor Hugo se sont opposés et c'est sur cet affrontement que revient Frédéric Mitterrand dans son ouvrage Napoléon III et Victor Hugo : le duel. Un livre dans lequel il réhabilite, en partie, celui qu'on surnommait "l'Aiglon". "Il n'était pas le vaurien absolu qu'on nous raconte" souligne l'ancien ministre de la Culture chez Anne Roumanoff, vendredi, sur Europe 1.
"Le jugement de l'Histoire doit être un peu plus objectif"
"Il y a tout une école d'historiens anglais qui nous disent que Napoléon III n'était pas si mal. Je ne vais pas jusque-là, mais je dis simplement que le jugement de l'histoire doit être un peu plus objectif", indique Frédéric Mitterrand. Dans son livre, il tente de rendre justice au premier chef d'État français élu au suffrage universel (masculin), qui deviendra Napoléon III, empereur des Français, après la proclamation de l'Empire en 1852.
Napoléon III était "sur le point de réussir"
Frédéric Mitterrand liste notamment les "choses bien" qu'a fait l'homme politique lors de son règne. "Le droit de grève, refusé par la Révolution française, c'est lui qui l'a fait. Pareil pour le droit de faire des syndicats", souligne l'écrivain. Il soulève aussi qu'avant la fin du Second Empire et de son exil en Angleterre, Charles-Louis-Napoléon Bonaparte était "sur le point de réussir". "Trois mois avant sa chute, il a fait un référendum qu'il a gagné avec une majorité écrasante", rappelle Frédéric Mitterrand.