"Pas de carte de presse" revendiquée, mais une démarche assumée comme "du gonzo journalisme politique". Dans ses livres Lapins et merveilles (2016) et Divine Comédie (2017), Gaël Tchakaloff a toujours aimé se mettre en scène, provoquant soit la colère soit l'admiration de ses sujets ou confrères. Dans Vacarme, elle quitte la sphère du journalisme pour se livrer à un exercice beaucoup plus intime, le roman autobiographique, comme elle l'a raconté chez Anne Roumanoff lundi.
"Le journalisme, (…) c'est une drogue"
"Peu à peu, je me suis rendu compte que Gaël Tchakaloff (son pseudonyme, ndlr) prenait plus de place que Lucile Buffet (son vrai nom, ndlr)", raconte Gaël Tchakaloff. Un constat qu'elle a établi il y a un an, au moment où elle débutait l'écriture de son livre. "Mes enfants, l'homme que j'aimais, m'ont dit : 'On ne sait pas qui tu es'", se souvient-elle. "Je pense qu'il y avait un dédoublement de personnalité tellement exacerbé qui faisait qu'ils ne savaient jamais s'ils étaient avec Gaël Tchakaloff ou avec Lucile Buffet."
Et cette dualité, la journaliste a voulu la creuser dans son roman. Une première pour elle, plutôt habituée à "s'intéresser à l'homme qui se cache derrière l'homme politique". Cette fois-ci, c'est elle-même que Gaël Tchakaloff a donc étudié. Un exercice qui lui a plu. "Je voudrais continuer en littérature", confie-t-elle ainsi, "mais arrêter le journalisme, je ne suis pas sûre, car c'est une drogue".