L'humoriste, que l'on compare souvent à Pierre Desproges pour son humour noir, triomphe partout où il passe. Il récidive, en partenariat avec Europe 1, au Théâtre Antoine avec "Nouveau Spectacle", une nouvelle version de celui joué l'an dernier à guichets fermés.
Cynique et désabusé. Gaspard Proust revient avec la même ferveur et la même jubilation à étriller notre époque. On jubile, en tant que spectateur, face au plus cynique et au plus désabusé de nos humoristes. Ça casse oui, mais ça passe, avec un spectacle aussi drôle que sombre, sans limite, sans tabou ni complexe. Un show qu'il mène seul sur scène, tambour battant, sans musique et sans décor, avec sa seule gestuelle et la rage du désespoir.
Dégoût de l'époque. L'humoriste commence par nous faire le coup de ne pas vouloir monter sur scène et débute son spectacle derrière le rideau. Et il dézingue à tout va. Nos politiques d'abord, d'Emmanuel Macron "le boy scout", jusqu'à Anne Hidago "la Pol Pot du Vélib'". Tout semble désespérer Gaspard Proust : notre époque ultra-connectée, nos addictions aux écrans plats, etc. Le couple ? Un naufrage. Les femmes ? Pathétiques, surtout quand elles élèvent seules des enfants tyranniques face à des pères ridicules qui n'assurent pas une seconde. On rit jaune, mais on rit, car saisi par tant de justesse et de culot.