Les organisateurs du Hellfest, grand-messe du metal organisée chaque année en juin près de Nantes, ont porté plainte contre des sites de revente en ligne non-officiels qui proposent des billets allant jusqu'à trois fois, voire plus, le prix d'origine, a-t-on appris samedi.
Le festival dénonce des acheteurs individuels "peu scrupuleux". L'organisateur du festival Benjamin Barbaud, dit "Ben", a déclaré dans un long communiqué publié sur la page Facebook de l'événement, que de plus en plus d'acheteurs individuels "peu scrupuleux" voyaient dans le Hellfest "une bonne occasion de se faire de l'argent".
La loi interdit depuis 2012 la revente "habituelle" de billets pour une manifestation sans l'autorisation des organisateurs, sous peine d'une amende de 15.000 euros. Mais pour les organisateurs, il est quasi impossible, faute de données, de "prouver la répétitivité de l'action", explique Benjamin Barbaud.
Pour dissuader les revendeurs frauduleux, les organisateurs ont donc décidé de porter plainte contre les sites de revente non-officiels, qui appliquent en outre des frais de "mise en relation" s'élevant à "plus de 100 euros par billet"."L'association vient de déposer plainte contre ces sites, qui à défaut d'être considérés comme des revendeurs, sont au moins les complices de ces agissements en proposant aux revendeurs individuels d'être mis en relation avec de potentiels acheteurs", annonce Benjamin Barbaud.
Mercredi, les 55.000 forfaits trois jours du festival s'étaient vendus en moins de deux heures, un record pour la 14e édition de cet événement qui attire des fans venus de plus de 70 pays.
"Nous ne pouvons pas contenter tout le monde". Selon Benjamin Barbaud, cette vente éclair, extrêmement frustrante pour les fans qui n'ont pas eu le temps d'acheter un billet, est le revers de la médaille d'un succès croissant. "La vérité (...) est que vous êtes chaque année de plus en plus nombreux à vouloir participer au festival et que nous ne pouvons pas/plus contenter tout le monde", a-t-il indiqué, rappelant que les billets s'étaient vendus en 3 mois en 2014, et en seulement 1h30 en 2018.
Plus gros budget des festivals de musique français - 22 à 23 millions d'euros -, l'un des plus chers aussi - plus de 200 euros pour trois jours - le "festival de l'enfer" vendait jusqu'à cette année l'intégralité de ses 55.000 pass avant même d'avoir annoncé le moindre groupe. Cette année, les organisateurs ont dévoilé à l'avance les noms de plusieurs groupes, dont Manowar, Slayer ou Mass Hysteria.
En plus de ces 55.000 pass 3 jours, un quota de pass 1 jour sera mis en vente début 2019. Au total, le festival rassemblera quelque 60.000 personnes chaque jour du 21 au 23 juin 2019.