Il n'en est pas à son coup d'essai en matière de polémique. Le rappeur Freeze Corleone fait de nouveau parler de lui quelques jours après avoir dévoilé une nouvelle chanson baptisée "Shavkat" qui prendra place dans son nouvel album "L'attaque des clones" prévu pour septembre prochain. Fidèle à son phrasé toujours très offensif, le rappeur a choqué plusieurs députés et membres du gouvernement en raison d'une punchline dans laquelle le ministre de l'Intérieur est cité.
"J'arrive déterminé comme Adolf dans les années 30"
"Je préfère être accusé d'antisémitisme que de viol comme Gérald Darmanin", écrit l'artiste, faisant référence à des accusations de viol, harcèlement sexuel et abus de confiance qui ont effectivement visé le ministre de l'Intérieur, mais pour lesquelles ce dernier a bénéficié d'un non-lieu en janvier dernier.
Outre l'attaque formulée à l'endroit d'un membre du gouvernement, c'est bien la question de l'antisémitisme qui refait surface autour de ce rappeur. Dans son morceau intitulé "Bâton rouge" en 2019, Freeze Corleone avait déjà provoqué l'indignation lorsqu'il assurait arriver "déterminé comme Adolf dans les années 30", clin d'œil à l'arrivée au pouvoir d'Adolf Hitler en Allemagne en 1933. Trois ans plus tôt, en 2016, la punchline "Tous les jours RAF (rien à foutre) de la Shoah" avait également interpelé au même titre que cette phrase : "comme des banquiers suisses, tout pour la famille pour que mes enfants vivent comme des rentiers juifs", prononcée dans la chanson "669", sortie en 2018. En 2020, après une compilation de ces extraits, effectuée par la Licra (Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme), Gérald Darmanin avait assuré que son ministère "[étudiait] au plus vite les recours juridiques pour poursuivre leur auteur", rappelle Le Parisien.
Plus d'1,5 million de vues en trois jours sur YouTube
S'agissant du dernier titre de Freeze Corleone, la Licra a exprimé son désarroi sur Twitter. "Qui peut spontanément affirmer 'préférer être accusé d'antisémitisme que de viol' ? Cette pathétique punchline de #FreezeCorleone en forme d'aveu doit faire réfléchir à leurs responsabilités ceux qui lui donnent de l'audience. Nous y veillerons", écrit l'organisation à l'origine d'une enquête pour "provocation à la haine raciale" ouverte à l'encontre de l'artiste en 2020. Plusieurs de ses morceaux avaient alors été retirés de certaines plateformes et son label Universal avait mis fin à sa collaboration avec le rappeur de 31 ans. Et en mars dernier, la ville de Rennes l'avait écarté du festival Boomin Fest, dont il était pourtant la tête d'affiche.
Qui peut spontanément affirmer «préférer être accusé d'antisémitisme que de viol» ? Cette pathétique punchline de #FreezeCorleone en forme d'aveu doit faire réfléchir à leurs responsabilités ceux qui lui donnent de l'audience. Nous y veillerons. @booska_p@DeezerFR@spotifyfrance
— Licra (@_LICRA_) July 27, 2023
Pas de quoi refroidir le principal intéressé qui, dans son nouveau titre, s'en prend également à... Christophe Galtier à travers cette phrase : "Fuck ces n*gros comme Christophe à l'OGC Nice", en référence aux accusations qui prêtent des propos racistes à l'ex-entraîneur du PSG du temps où il coachait le club azuréen. Des phrases polémiques qui ne semblent pas enrayer l'enthousiasme des fans puisque le titre comptabilise plus d'1,5 million de vues sur YouTube en l'espace de 72 heures.