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Le ministre français de l'Intérieur Gerald Darmanin part après la réunion hebdomadaire du cabinet à l'Elysée à Paris, le 15 juillet 2020. Ludovic Marin / AFP
Gérald Darmanin

Dans les pas de Christian Vanneste, puis de Xavier Bertrand

Dans les premières années de son engagement politique, Gérald Darmanin, encarté au RPR à 16 ans, a tendance à pencher largement vers la droite, voire vers l’extrême droite. En 2004, ce petit-fils de tirailleur algérien (dont le second prénom est Moussa) règle ainsi ses pas sur ceux de Christian Vanneste, député du Nord réputé pour ses prises de position ouvertement homophobes. Pendant plusieurs années, il tisse un réseau au niveau local à Tourcoing et commence à prendre des responsabilités au niveau national au sein de l’UMP, qui a succédé au RPR comme grand parti de la droite en 2002.

Parallèlement, il se recentre politiquement, tant au niveau de ses prises de positions qu’au niveau du choix de ses mentors. Et c’est Xavier Bertrand qui le prend sous son aile dès 2012. Gérald Darmanin le soutient d’abord pour la présidence de l’UMP cette année-là, puis aux élections régionales de 2015 dans les Hauts-de-France. En 2014, il est élu maire de Tourcoing, une ville historiquement à gauche, et est ainsi député-maire jusqu’en 2017 et la loi sur le cumul des mandats.

Sa nomination à l’Intérieur fâche les féministes

2017 sera une année charnière pour Gérald Darmanin. Suite à l’affaire Fillon, mais aussi en désaccord avec un programme très droitier sur le plan économique, il lâche le candidat de la droite à la présidentielle et rallie Emmanuel Macron. Après la victoire de l’actuel chef de l’Etat, il est récompensé en étant nommé ministre des Comptes publics. Pendant trois ans, il sert loyalement la politique du président de la République et du Premier ministre Edouard Philippe. Il se rend si indispensable qu’il est nommé, début juillet, ministre de l’Intérieur. Malgré ses ennuis judiciaires.

Car depuis janvier 2018, Gérald Darmanin est visé par une plainte pour viol, harcèlement sexuel et abus de confiance par une femme de 46 ans, pour des faits remontant à 2009. Accusé d’avoir marchandé des faveurs sexuelles contre des services, le ministre de l’Intérieur nie en bloc, reconnaissant une relation libre et consentie. Il a bénéficié d’un non-lieu, mais la Cour de cassation a ordonné début juin 2020 la reprise des investigations. Sa nomination a provoqué la colère des féministes, alors qu’Emmanuel Macron a fait de la lutte contre les violences envers les femmes la grande cause de son quinquennat.

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