Jérémy Ferrari : "J'ai failli mourir à cause de comportements, d'excès en tous genres"
En deux spectacles, l'humoriste s'est donné la réputation de n'épargner personne. Un troisième show devrait prendre la forme d'une confession plus personnelle.
Il est tout sauf politiquement correct et le revendique. Dans son deuxième spectacle d'humour Vends 2 pièces à Beyrouth, il n'évoque rien de moins que la guerre. Jérémy Ferrari a expliqué comment il voyait l'idée-même de faire un spectacle dans l'émission Le grand journal du soir - week-end .
"Méchant à 300%". Son mantra est de toujours faire "des spectacles à thème". Le thème du deuxième spectacle est des plus clivants : la guerre. "Il n'y a rien de drôle au départ. Ce qui est drôle, c'est l’absurdité. On ne peut jamais être plus drôle que la réalité. Ce qui est intéressant dans la guerre, les conflits armés ou le terrorisme, c'est l'ultra violence de certaines situations qui amènent à l'absurde, les mensonges qu'on peut nous dire ou les conséquences encore une fois absurdes."
L'humoriste entame d'ailleurs son spectacle avec le Bataclan. "J'avais écrit un spectacle sur la guerre. Trois mois avant ma première, il y a ce drame des attentats du Bataclan . Je suis obligé d'en parler". Mais comme tous, il est choqué. "Je n'ai pas encore le recul, les gens sont bouleversés." Il panique. Se calme. Et prend le parti "d'aller le plus loin possible. Etre méchant à 300%, c'est tellement impossible que ça donne la possibilité aux gens d'avoir du recul."
"On m'a envoyé une balle". Au vu du résultat, tout le monde en prend pour son grade, de Daech aux catholiques, en passant par les responsables des démocraties et même les ONG. Ce qui lui a aussi valu pas mal de menaces, au point que l'humoriste a pris un garde du corps. "On m'a envoyé une balle et des mecs m'ont attendu, en costume-cravate, dans une Mercedes en bas de chez moi, des gars de 40 ans. Ils m'ont juste dit 'Ah t'habites là Ferrari', et ils sont partis. Je me suis dit que, peut-être, ce serait bien d'avoir un professionnel de la sécurité", dit-il, non seulement pour lui mais aussi pour ses équipes.
"Obligé de me reprendre en main". L'humoriste s'insurge aussi contre les humoristes qui se disent engagés mais qui, selon lui, ne le sont pas. "Plein d'humoristes parlent de liberté d'expression en disant qu'ils n'en ont pas, mais moi, je vois plus d'humoristes qui n'ont pas de couilles que de liberté d'expression bridée", lâche celui qui s'égratigne aussi dans son show, en une phrase.
Dans un futur spectacle, il placera plus longuement le focus sur son propre cas. "J'avais pas mal de problèmes dont je vais parler dans le troisième spectacle qui est sur la santé. J'avais des choses à régler dans mon comportement qui a failli me tuer. Il y a eu un moment dans ma vie où j'ai failli mourir à cause de comportements, d'excès en tous genres. J'ai été obligé de me reprendre en main", laisse-t-il planer. "Je veux choisir mes mots pour expliquer ce que j'ai pu vivre ou traverser. Je pense que ça va parler à pas mal de gens."