Une exposition à Marseille, la première depuis sa mort, rend hommage à Johnny Hallyday, rassemblant photos, affiches de films et partitions du chanteur aux mille vies, loin des affrontements familiaux autour de son héritage.
Des photos mais aussi des objets de collections. Montée en un temps record - trois mois -, l'exposition Johnny ! présentée au château de la Buzine évoque les différentes facettes de l'artiste aux 57 ans de carrière : de la "bête de scène" à la timide idole des jeunes, photographiée en noir et blanc dans les rues de Nice en train de s'acheter des mocassins. Une centaine de clichés et d'objets comme des blousons en cuir qu'il portait lors de ses virées à moto ou sa guitare électrique dédicacée, ont été récoltés auprès de ses photographes officiels et de collectionneurs.
Torse nu, une main dans un gant de boxe quand l'autre serre le micro, on aperçoit le chanteur combatif et animal. Sur un autre cliché du célèbre photographe des années 60-70, Gilbert Moreau, on découvre un Johnny Hallyday envoûté, allongé sur la scène du Palais des Sports. Un sens du spectacle que l'on retrouve quand il chante J'ai un problème en 1973, face à Sylvie Vartan, sensuelle, les deux en jeans rehaussés de strass, alors que leur relation vacille. On le revoit ému sur scène pour ses 60 ans quand son public lui souhaite un joyeux anniversaire, ou embrassant sa fille Laura ou sa mère à la sortie de concerts. La vie privée du chanteur est également évoquée à travers une trentaine de unes de Paris Match dont il assurera les plus grosses ventes : s'y succèdent Sylvie Vartan, Nathalie Baye, Adeline Blondieau puis Laeticia dont le prénom est orthographié Laetitia lors de sa première couverture.
"Une belle manière de parler de Johnny". "On me demande pourquoi une exposition si tôt, mais c'est même un peu tard quand on voit les vies de Johnny. On aurait pu faire ça il y a dix ans mais on le croyait immortel", commente Bernard Pascuito, commissaire de l'exposition et auteur d'un livre sur Johnny. "C'est une belle manière de parler de Johnny et de son oeuvre qui change de la façon dont on parle de lui en ce moment", soupire l'ancien journaliste.
Jusqu'au 17 septembre. Une deuxième partie composée de photos en noir et blanc plus méconnues revient sur les débuts de l'artiste, avant de devenir une icône, et moins à l'aise devant les objectifs. Dans les coulisses, un Johnny, aux airs de Gavroche, glisse un œil à travers le rideau pour apercevoir le public du théâtre de Verdure de Nice. Une scène cocasse le montre en train de s'égosiller sur les planches tandis que son public se retourne vers Jacques Brel pris dans un mouvement de foule au premier rang. Des partitions originales de Que je t'aime et Requiem pour un fou viennent clore l'exposition dont les photos seront régulièrement renouvelées jusqu'à sa clôture le 17 septembre prochain.