Depuis vingt-deux ans, elle avait laissé les planches derrière elle. Julie Gayet y revient dans la pièce Rabbit Hole au théâtre des Bouffes parisiens, jusqu’au 31 mars. L'actrice était l'invitée de l'émission Il n'y a pas qu'une vie dans la vie samedi pour évoquer ce retour à ses fondamentaux, et en filigrane, sa vie avec François Hollande.
"Je faisais souvent faux bond". Longtemps, l'heure de jouer au théâtre a correspondu à l'heure où l'actrice pouvait donner le bain et passer du temps avec ses deux garçons. Puis, une fois qu'ils étaient devenus enfants, elle a monté sa société de production, Rouge international, ce qui l'a encore tenue éloignée des scènes. "Et après quinze années, j’ai commencé à avoir peur. Quand on n’a pas joué depuis très longtemps, sortir comme ça de sa zone de confort..." relevait du défi. A chaque proposition, "je disais 'oui' en général et quelques jours plus tard, je rappelais. Je faisais souvent faux bond. J’ai fait la même chose pour Claudia Stavisky", la metteur en scène de Rabbit Hole.
"Il est venu voir la pièce". La pièce traite du deuil d'une enfant, du désespoir de la perte. "On pleure et on rit comme dans la vie", décrit l'actrice qui qualifie l'écriture d'anglo-saxonne. La pièce a d'ailleurs été jouée par Susan Sarandon au théâtre et par Nicole Kidman dans son adaptation cinématographique. La version jouée par Julie Gayet a quant à elle déjà reçu un spectateur un peu particulier en la personne de l'ancien président de la République, François Hollande, compagnon de la comédienne. "Il est venu voir la pièce et il a aimé. Ça a été très important pour moi. J’avais envie d’avoir son regard", explique l'actrice.
"Il est très cinéphile". La comédienne a par ailleurs toujours tenu à ne pas modifier sa vie professionnelle en fonction de sa situation amoureuse. "C’était très important. Pour l’image de la femme, pour ce que ça raconte du couple, du respect. Chacun a sa place", souligne l'actrice. Ce qui n'empêche pas le couple de balayer un large spectre de sujets de conversation, de la culture à la politique. "On parle des deux. De tout. C’est ce qui fait la richesse. Il est très cinéphile, peu de gens le savent. Souvent sur le cinéma américain, il est beaucoup plus fort que moi. On a autant de plaisir à parler politique qu’à regarder un bon film. C’est assez agréable", glisse la comédienne, en une rare confidence.