Elles l'ont fait. Les Vieilles Charrues, dont Europe 1 est partenaire, ont fait un carton plein jeudi soir pour le lancement de leur édition 2021. Elles ont rassemblé 5.000 spectateurs, la jauge maximale autorisée, venus assister aux concerts de Maya Kamaty, Marina Satti et Vianney. Un vrai miracle, tant le festival musical breton a dû parier sur l'avenir en décidant en début d'année de se maintenir, malgré la crise sanitaire. À deux jours de son ouverture, c'est également contre une météo déchaînée que les Vieilles Charrues ont dû lutter.
"Quand on a vu l'état du site après la tempête, on aurait pu baisser les bras. Mais nous avions le devoir de faire vivre les Vieilles Charrues", explique ainsi Jérôme Tréhorel, directeur général du festival. La ville de Carhaix, où ont lieu les Vieilles Charrues, a en effet été touchée par la tempête qui a traversé la Bretagne dans la nuit de lundi à mardi, avec par endroits de rafales de vents à plus de 150km/h.
Un premier soir sauvé par les bénévoles
Le directeur général du festival évoque ainsi des "bouts de scènes partis" et des "arbres tombés". L'un des parkings a également été inondé, tout comme une partie du site, devant et autour de la scène. Le premier soir des Vieilles Charrues aurait pu être mis en péril.
Mais c'est grâce aux bénévoles et aux prestataires que le site du festival a pu être remis en ordre de marche et la soirée de lancement maintenue. Jean-Luc Martin, président de l'association des Vielles Charrues loue à ce propos les "compétences locales" qui ont permis de retirer 70m³ de terre, et d'ainsi de sécuriser le site et effacer les traces de la tempête. Seule une zone encore très boueuse, entre la fosse et les gradins, était encore inaccessible lors de la première soirée de concerts.
"Ça me fait un bien fou de retrouver l'énergie du festival"
"Il faut faire rêver tous ceux qui viennent", martèle Jean-Luc Martin. "Il faut que les festivaliers puissent venir faire la fête et qu'ils s'échappent de ce qu'ils vivent au quotidien". Un objectif qui semble atteint lorsqu'on se faufile jeudi soir entre les festivaliers massés debout et sans masque, comme cela a été autorisé, devant la scène.
"C'est vraiment très cool de pouvoir venir ici cette année, que le festival se soit démené pour se maintenir", remercie ainsi Clémentine, six éditions des Vieilles Charrues à son actif, qui nous répond entre deux pas de danse sur une chanson de la chanteuse grecque Marina Satti. "Ça me fait un bien fou d'être ici, de retrouver l'énergie du festival ! Et même d'être un peu bousculée parfois : cela fait partie de cette ambiance de fête !".Conquise, elle a déjà pris sa place pour le mardi suivant, attirée par la programmation du jour : Gaël Faye, Hervé et Yseult.
>> LIRE AUSSI - Vieilles Charrues : "C'est un vrai défi d'inventer un nouveau festival", assure Jérôme Tréhorel
En début de soirée, quelques festivaliers ont cependant besoin de prendre leur marque, avant de se jeter dans le grand bain. C'est le cas de Guillaume, qui assiste aux concerts en retrait de la fosse, à quelques mètres des gradins. Il est venu dans la région pour un évènement professionnel et assiste à sa première édition des Vieilles Charrues.
"Je n'ai plus l'habitude de voir autant de monde, j'hésite à garder ou non le masque, à m'approcher un peu plus", nous explique-t-il. "Mais c'est évidemment hyper agréable d'être là et de retrouver les concerts."
"Merci d'avoir tenu dans la tempête"
La formule du festival imposée par les restrictions sanitaires (une scène unique, trois concerts par soir et 5.000 spectateurs maximum) permet aux Vieilles Charrues d'attirer un nouveau public. À l'image de Titouan, 6 ans. "Nous sommes venus voir Vianney, c'est son tout premier concert", nous explique Katell, sa maman, qui est déjà venue plus d'une dizaine de fois au festival. "Je trouve que les conditions sont idéales pour les enfants cette année : l'ambiance de fête est là, dans une structure un peu moins gigantesque."
L'impatience de retrouver la fièvre du festival était palpable ce premier soir dans le public, comme sur scène. Vianney, qui clôturait cette soirée d'ouverture, a tenu, lui aussi, à rendre hommage aux équipes des Vieilles Charrues. "Jusqu'au bout, ils ont trouvé des solutions, merci d'avoir tenu dans la tempête. Et merci à vous, le public, d'être venu", a-t-il déclaré entre deux chansons, devant une foule qui connaissait toutes ses paroles par cœur.
Si vous ne pouvez pas vous rendre à Carhaix cette année, Émilie Mazoyer vous fait vivre les Vieilles Charrues en direct sur Europe 1, pendant toute la durée du festival, du 8 au 18 juillet.
Un test sanitaire fait sur place suffit
Malgré un premier soir qui affiche complet, les Vieilles Charrues ne font pas encore le plein. "Au global, on est à moins de 50% des billets vendus, mais ce n'est pas grave", explique Jérôme Tréhorel, directeur général des Vieilles Charrues. Pour lui, l'essentiel était de ne pas revivre une deuxième année sans festival. "Nous sommes complets pour le premier soir et celui du 16 juillet. Et nous avons bon espoir pour la suite."
Jérôme Tréhorel déplore cependant "un manque de pédagogie" qui créerait chez le public une confusion entre le passe sanitaire que le festival demande ("et qui reste gratuit", rappelle-t-il) et le passeport vaccinal. Le public des Vieilles Charrues peut se contenter d'un test salivaire ou d'un test antigénique négatif de moins de 48h pour assister aux concerts. Les spectateurs ont même la possibilité de se faire tester directement à l'entrée du festival.
>>Retrouvez ici la programmation complète des Vieilles Charrues 2021