Fleurs rouges dans sa chevelure brune coiffée, sourcils qui se rejoignent, regard noir qui vous pénètre… Le tout enveloppé d’un tourbillon de couleurs. Derrière les autoportraits de Frida Kahlo - on en compte une cinquantaine - qui était-elle ? L’exposition qui ouvre ce jeudi au Palais Galliera permet de rencontrer la femme derrière la toile : peu de tableaux mais une multitude d’objets personnels.
Le Palais Galliera s’y prête parfaitement : lumières tamisées et dédales au sous-sol. Dans cette ambiance intimiste, on découvre ses lettres, photos, ses bijoux et son maquillage. Ses robes traditionnelles mexicaines qui ont tant attiré les médias occidentaux. Ses prothèses et ses corsets. Des traces qui nous rappellent la douleur, le handicap subi par Frida Kahlo tout au long de sa vie. Un handicap qu’elle tentera de contrer : alitée, elle passe le temps dans son lit à se peindre et à inventer des mondes qu’elle couche sur ses corsets.
Un tableau acheté par la France en 1939… à 440 euros
Parmi les pépites : une vidéo rare de Frida Kahlo et Diego Riviera, une prothèse de jambe peinte ou ce fax datant de 1939, envoyé par Frida à Diego : "Je t’adore", écrit-elle et signe Friday au lieu de Frida. Mais aussi cette lettre du ministère de l’Éducation nationale et des beaux-arts français qui stipule à Frida Kahlo l’achat d’un de ses tableaux pour 1.000 francs (440 euros).
Ces biens avaient été mis sous scellés par Diego Riviera, le mari de Frida, à sa mort. 50 ans plus tard, l’armoire a été rouverte et on a découvert cette collection émouvante dans un superbe état de conservation et la voici à Paris. Seul regret de cette exposition - déjà mythique - le son de la voix de Frida n'est pas présent, ce document n’existe pas. Mais sa présence est bien là, jusqu’au 5 mars prochain.