Le film français 120 battements par minute de Robin Campillo, fresque sur les années sida à Paris, a reçu dimanche soir le Grand prix du 70e festival de Cannes, a annoncé le jury présidé par Pedro Almodovar. "Ça a été une aventure aussi collective, une histoire qui l'a été tout autant. On est jamais aussi grands, beaux et forts qu'à plusieurs", a déclaré le réalisateur en recevant son prix.
L'activisme d'avant les réseaux sociaux. Encore peu connus, l'acteur d'origine argentine Nahuel Pérez Biscayart (vu dans Grand central de Rebecca Zlotowski) et Arnaud Valois crèvent l'écran, aux côtés d'Adèle Haenel, également au casting. Ni nostalgique, ni documentaire, le film montre un activisme mené bien avant l'ère des réseaux sociaux, mais fait aussi la part belle, dans sa dernière partie, à une bouleversante histoire d'amour entre Sean, malade du sida, et Nathan, qui ne l'est pas.
Mort, indifférence, laboratoire et maladie. Le troisième film du Français Robin Campillo fait le pari du collectif, là où de nombreuses œuvres sur l'épidémie qui a fait des ravages dans la communauté homosexuelle s'attardent sur des destins individuels. Il est question de la mort évidemment, mais aussi du combat contre l'indifférence, les laboratoires et la maladie.
De l'aventure Act Up, le réalisateur restitue les opérations spectaculaires à coups de jets de poches de faux sang, les débats pour décider des actions à mener, mais il montre aussi le sexe, l'amour, les gay pride et les soirées au son de house music, qui donne son titre au film. Collaborateur de longue date du cinéaste Laurent Cantet (Palme d'or 2008 avec Entre les murs), Robin Campillo s'est entouré pour son film de Philippe Mangeot, ancien président d'Act Up de 1997 à 1999 pour écrire le scénario.