Immense succès de l’été 2013, Papaoutai consacre l’auteur-compositeur et interprète belge Stromae. Grâce à cette chanson très personnelle, l’artiste parvient à exorciser l’absence de son père et à soigner ses maux avec des mots d’une grande pudeur. Gros plan sur la chanson culte de toute une génération.
Son père assassiné lors du génocide rwandais en 1994
Révélé en 2009 avec le single Alors on danse, l’artiste belge Paul Van Haver plus connu sous le pseudonyme de Stromae qui signifie Maestro en verlan, sort un deuxième album en 2013 regroupant plusieurs tubes dont Papaoutai. Ce titre très personnel, est d’ailleurs le premier à sortir en single le 13 mai 2013, soit quatre mois avant l’album. Dans cette chanson, dont il écrit paroles et musique, Stromae évoque l’absence de son père en utilisant un habile jeu de mot. Une façon pour l’artiste d’exorciser une terrible blessure d’enfance.
En effet, Stromae est née d’une mère belge et d’un père rwandais qui était très volage et brillait surtout par ses absences. Il était architecte et faisait de nombreux allers-retours entre la Belgique et le Rwanda où il avait une seconde famille. Stromae l’a vu très rarement, moins d’une vingtaine de fois avant qu’il ne soit assassiné lors du génocide rwandais en 1994.
Au moment de l’écriture de son second album, Stromae qui approche la trentaine, s’interroge sur la paternité. Un soir, dans son Home-Studio installé dans le grenier de sa maison, il se met à écrire une chanson sur ce thème personnel qui le touche particulièrement parce que son père n’a jamais été là pour lui. D’ailleurs, en écrivant le texte de cette chanson, Stromae avouera plus tard, qu’il a pleuré tellement le thème le touchait de près.
Une musique très entraînante, aux accents pop
Pourtant, il parvient à écrire un texte d’une grande pudeur, sans jamais tomber dans le larmoyant. Et pour éviter encore, le tristement pathétique, il habille les paroles d’une house musique, très entraînante, aux accents pop avec des sonorités africaines. Même chose pour le clip qui illustre la chanson, pas question de faire dans le larmoyant. Bien au contraire, c’est un clip très coloré, dans un décor des années 50, avec des danseurs et Stromae qui joue un papa immobile et inanimé.
Sur YouTube, ce clip sera regardé plus de 250 millions de fois, ce qui constitue un record mondial. Ce n’est donc pas étonnant que la chanson soit devenue en très peu de temps, N°1 en Belgique et en France mais aussi dans de nombreux autres pays. Rien qu’en France, il sera certifié disque de diamant avec plus de 1.250 000 exemplaires vendus.