Il veut faire du français la première langue du monde. La tournée africaine d'Emmanuel Macron a été l'occasion pour le chef de l'Etat de défendre la langue française. Devant les étudiants de Ouagadougou au Burkina Faso, il a estimé qu'elle avait "dépassé l'Hexagone", était "d'autant, voire davantage africaine que française". L'écrivain Leïla Slimani, représentante personnelle d'Emmanuel Macron pour la francophonie, a salué vendredi au micro de la matinale d'Europe 1 un discours qui rompt avec une perception auto-centrée du français et, plus largement, de la culture qu'il sert. "On sortait de cette vision un peu vieillotte, un peu poussiéreuse de la francophonie, de dire que la francophonie vit partout et notamment aux marges de la France".
Pas une langue française, mais des langues françaises. Ayant accompagné le chef de l'Etat durant son voyage, Leïla Slimani a "pu rencontrer des cinéastes, des comédiens, des écrivains, des professeurs de français, et les écouter sur leur rapport à la langue française, à la francophonie. Ecouter aussi ce qu'ils avaient pensé du discours d'Emmanuel Macron là-dessus". "Ils étaient content que l'on soit sorti d'une vision jacobine, très centralisée de la langue française avec cette idée que c'est la France qui la possède", rapporte-t-elle. "Ça n'est pas le cas, il y a des français d'Afrique, des langues qui se sont vernacularisées, qui sont devenues assez baroques, qui sont très belles et qu'il faut valoriser".
De nouveaux horizons. La lauréate du prix Goncourt 2016 salue également l'appétence pour le français dans des pays n'ayant que peu de rapports avec l'hexagone. "Je vois qu'il y appétit pour la langue française, pour la culture française et pour son cinéma qui est extraordinaire". "Il y a de nouveaux horizons qui s'ouvrent pour la langue française : la Chine, la Corée, le Costa-Rica, le Ghana, le Nigeria qui ne sont pas du tout des pays francophone au départ, et où il y a des progressions de 30 à 40% en terme d'apprentissage de la langue française", salut-elle encore.