Plus grand succès des séries non-anglophones sur Netflix, La Casa de papel surfe sur la vague antisystème avec l'histoire d'un casse spectaculaire de la Fabrique de la monnaie espagnole et va explorer le passé de ses personnages dans sa troisème saison annoncée à Monte-Carlo.
La série a été récompensée par une Nymphe d'Or, trophée de la meilleure série dramatique au festival de Monte-Carlo cette semaine. Les deux premières saisons ont été produites avec un budget de moins de 600.000 euros par épisode. Diffusées dans un premier temps par la chaîne espagnole Antena 3, leurs audiences n'avaient pas été très bonnes.
Prête pour une diffusion en 2019. La plateforme américaine avait d'abord pensé en acheter les droits pour l'adapter dans une version en langue anglaise avant d'opter finalement pour l'originale au point d'en commander une troisième saison qu'elle produira entièrement. "Nous n'étions pas certains de tenir une bonne idée" pour une troisième saison, a raconté à Monte-Carlo le scénariste Alex Pina. "Après deux mois de réflexion, nous avons eu une idée qui nous a semblé merveilleuse, nous l'avons présentée à Netflix et tout s'est mis en marche". Elle devrait être "prête pour une diffusion en 2019" sur la plateforme qui lui laisse "une liberté totale", affirme-t-il. Pour ce troisième volet encore au stade de l'écriture, l'auteur confie travailler sur des "temporalités différentes" dans chaque épisode. "Nous brouillons les pistes en manipulant le spectateur et je crois qu'il aime ça", assure Alex Pina.
Une série très regardée au Brésil, en France et en Turquie. Netflix ne communique pas les chiffres d'audience, mais assure que la série occupe le premier rang des séries non-anglophones. "C'est au Brésil, en Argentine, en France et en Turquie qu'elle semble remporter le plus grand succès", affirme le créateur, tout en reconnaissant que les pays anglo-saxons sont plutôt restés indifférents. Selon l'historienne, spécialiste des médias, Marjolaine Boutet, la réussite de cette série repose davantage sur sa résonance avec l'esprit du temps que sur ses qualités intrinsèques. Cette fiction dénonce "le pouvoir de l'argent" et se fait l'écho du sentiment antilibéral grandissant, juge-t-elle.
Le cerveau du casse, dit "le Professeur", conditionne son équipe de braqueurs "en leur inculquant l'idée qu'ils vont agir pour une cause et pas uniquement pour leur intérêt personnel", rappelle-t-elle. Cela fait partie "des ingrédients propres à séduire la jeunesse".