L'horreur a frappé vendredi à New-York. L'écrivain britannique Salman Rushdie a été victime d'une attaque au couteau lors d'une conférence. Actuellement dans un état critique, il se trouve sous assistance respiratoire et pourrait perdre un œil. Selon les premiers éléments de l'enquête, l'assaillant se nommerait Hadi Matar, un extrémisme chiite acquis à la cause du Corps des Gardiens de la révolution islamique. En effet, depuis les Versets Sataniques publiés en 1988, Salman Rushdie était devenu l'ennemi à abattre pour l'Iran, son pays d'origine. Ce livre lu avait valu une fatwa de mort. Dans l'islam, une fatwa est un avis juridique délivré par un spécialiste de la loi islamique.
Les regrets d'Éric Naulleau
Mais cette fatwa, l'écrivain et journaliste Éric Naulleau n'y a jamais cru, car il pensait que "personne ne passerait à l'acte". Et pourtant, comme il le confie à Europe 1, "on ne passe jamais à travers les mailles du filet d'une fatwa". Pour autant, Éric Naulleau affirme que Salman Rushdie vivait avec autour de lui une"atmosphère de menace. Il la respirait comme d'autres respirent l'oxygène", explique-t-il, faisant référence à cette fatwa, qui l'obligeait à vivre sous étroite surveillance.
"Salman Rushdie était malgré lui un enjeu politique"
Éric Naulleau assure que "Salman Rushdie était malgré lui un enjeu politique et un enjeu géopolitique, c'est-à-dire qu'il suffisait de citer son nom pour raviver la haine anti-occidentale et pour attiser la guerre entre chiites et sunnites" et va même plus loin en alléguant qu'il "était devenu un symbole d'un ennemi de l'islam, ce qu'il n'a jamais été".
"L'Islam à travers l'islamisme qui est le principal danger"
Pour l'écrivain, cette attaque ravive la question de l'obscurantisme qui a "frappé avec Salman Rushdie, qui nous a frappé au Bataclan, avec Charlie (Hebdo), à travers Samuel Paty...". Mais Éric Naulleau souhaite que l'on est le courage de dire les choses et de parler "du danger de l'islam à travers l'islamisme qui est le principal danger".