Pour tout musicien, la première audition chez un producteur revêt une importance capitale. Eddy Mitchell se souvient l’avoir passé au tout début des années 1960 dans le studio où travaillait à l’époque Eddie Barclay, à Paris. Mais le célèbre chanteur se rappelle surtout avoir croisé dans les couloirs une improbable série de véritables légendes : les jazzmen Louis Armstrong et Duke Ellington, l’acteur Paul Newman et enfin Quincy Jones, le futur producteur de Michael Jackson. Rien que ça !
Louis Armstrong "un peu éméché"
Eddy Mitchell passait une audition avec son groupe "Les Chaussettes noires", au studio de l’avenue Hoche à Paris. "On était à la bourre, comme souvent. Et pendant que mes collègues débarrassaient la voiture du matériel, moi je montais prévenir qu'on était en retard. L’escalier était encombré par un gros black à quatre pattes, qui avait l'air un peu éméché. Et puis, il se tourne vers moi, il me fait : 'Hey men !'. C'était Louis Armstrong. Je me dis que ça commence bien", s’amuse-t-il. Ce ne sera pourtant que la première de ses surprenantes rencontres.
"Je monte et là devant le studio il y avait Paul Newman et sa femme Joanne Woodward (elle aussi actrice) qui étaient en train de discuter. Puis une porte s'ouvre il y à Duke Ellington qui sort. Et une autre porte avec Quincy Jones (il travaillait à l’époque pour Eddie Barclay), qui me fait : 'ah vous venez pour l'audition, c'est par là'", raconte Eddy Mitchell.
L’enregistrement de la bande originale du film "Paris Blues"
Mais pourquoi tout ce beau monde était-il réuni au même moment ? "Ils enregistraient la musique d'un film qui n'est pas mémorable (Paris Blues, ndlr), de Martin Ritt avec Paul Newman et Sidney Poitier sur une musique faite par Duke Ellington. Tous ces gens-là enregistraient cette merveilleuse bande originale du film".