Ils ont vécu trente-six ans de complicité. Mais avant de former un couple, Maryse et Philippe Gildas étaient collègues. Ils se sont rencontrés dans les studios d'Europe 1. Au micro de Philippe Vandel, l'épouse du grand animateur de la station décédé dans la nuit de samedi à dimanche, a raconté leur histoire avec émotion.
Il vous a accompagnés pendant des années sur Europe 1. Aujourd’hui, vous rendez hommage à Philippe Gildas :
"Une complicité naturelle, tout de suite". À l'époque, en 1976, Étienne Mougeotte, patron d'Europe 1, demande à Philippe Gildas de prendre les rênes de la matinale de la station, mais ce dernier décline la proposition pour laisser le micro à Yvan Levaï. Maryse est alors speakerine et fait donc équipe avec ce dernier. "Mais Yvan n'était pas quelqu'un pour travailler à deux", se souvient-t-elle. Au bout de six mois, Yvan Levaï prend en charge la revue de presse et Philippe Gildas le remplace en tant que matinalier. Et immédiatement, la magie opère : "C'est vrai que dès le début du 6-9, il y a eu comme, pas une attraction, mais une complicité naturelle, tout de suite", se rappelle Maryse Gildas.
"J'étais en admiration". L'ancienne speakerine raconte encore leur proximité durant l'antenne : "Pour m'arrêter de parler, il me mettait la main sur le genou (comme il le fera plus tard avec Antoine de Caunes, ndlr.) alors qu'on se vouvoyait, qu'on ne se connaissait pas bien. J'étais en admiration. Il faisait tous les journaux, toutes les demi-heures", dit-elle. Au-delà de cette entente, leurs relations restent professionnelles. "Il était très marié", explique l'ex-animatrice, qui, elle, venait d'être quittée. "Ce sont des choses qui arrivent mais je n'étais pas bien", explique Maryse, d'autant plus qu'elle venait à l'époque de faire face au décès de sa mère.
Il est parti de chez lui en huit jours et on ne s'est plus quittés
"Je voyais bien qu'il y avait un intérêt". Puis Philippe Gildas est nommé directeur de l'antenne. "Les directeurs s'enferment ensuite dans les bureaux, on ne les voit plus". Maryse travaille alors avec d'autres personnes. Mais Philippe Gildas s'enquiert de son ancienne complice de travail. On lui apprend qu'elle ne va pas très bien, il téléphone alors chez elle et demande s'il peut passer. "J'étais déjà en pyjama à 9 h du soir avec ma fille". Elle accepte néanmoins : "Je ne pensais qu'au boulot, je n'avais que ça dans ma vie à cette époque." Quand il arrive, elle lui offre à dîner, "une omelette". Il n'ouvrira jamais le dossier bleu qu'il avait apporté, preuve qu'il était venu pour elle. La voyant fatiguée, il s'en va, le lendemain, il lui propose de déjeuner. "Je voyais bien qu'il y avait un intérêt. Moi je n'étais pas dans cet état d'esprit à ce moment-là."
"Une révélation". Philippe Gildas ne change cependant pas d'idée. "Il était une épaule et il était tellement charmant" et de fil en aiguille "un jour, il y a eu une révélation. Il est parti de chez lui en huit jours et on ne s'est plus quittés. Trente-six ans de bonheur total", conclut Maryse.