Maud Fontenoy est porte-parole de la Commission Océanographique de l’UNESCO 1:54
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Alexis Patri
Passionnée par les océans et leur protection, la navigatrice Maud Fontenoy publie avec le photographe Yann Arthus-Bertrand le livre "Bleu, un océan de solutions". Des solutions sous-marines qu'elle détaille dans l'émission "Ça fait du bien", avec trois animaux marins qui sont des clés pour la recherche médicale.
INTERVIEW

Très impliquée pour la protection des océans (notamment auprès du ministère de l’Éducation nationale et de l'UNESCO), la navigatrice Maud Fontenoy publie avec Yann Arthus-Bertrand le livre Bleu, un océan de solutions. Selon elle, "c'est presque par égoïsme qu'il faut préserver l'environnement marin ou l'environnement tout court". Car le milieu marin regorge de solutions pour les humains, sur les plans de l'alimentation, de l'oxygène, des transports… mais aussi de la santé, comme elle l'explique en trois exemples dans l'émission Ça fait du bien

Pour Maud Fontenoy, il faut voir l'océan comme une immense bibliothèque, où les animaux et les plantes seraient des livres. "Si vous brûlez ces livres, vous obtenez un peu de feu et un peu d'énergie", explique-t-elle. "Mais vous ne saurez pas tout le potentiel que ces livres nous offrent."

Un ver au super sang 

Et parmi ces "livres de solutions", il en a un qui n'a l'air de rien: le ver arénicole. Ce petit asticot de plage pourrait pourtant révolutionner les transplantions d'organes. "Son hémoglobine transporte 40 fois plus d'oxygène que l'hémoglobine humaine, et transmissible à tous les groupes sanguins", explique Maud Fontenoy

Autre exploit du sang de l'animal : il peut être lyophilisé. Et donc conservé bien au-delà de 3 semaines, contrairement aux poches de sang humain. "On va pouvoir conserver nos greffons qui s'abîment souvent par manque d'oxygène". Pas étonnant donc que le ver arénicole passionne les chercheurs.

Une méduse immortelle

Dans la même veine, la médecine se penche sur une méduse qui mesure 5mm de long, la Turritopsis nutricula. "Elle très étudiée actuellement parce qu'elle est immortelle", indique Maud Fontenoy. "Quand elle vieillit, elle redevient un œuf. C'est un peu comme si on imaginait un vieillard qui reviendrait bébé ou un papillon qui reviendrait chenille."

De quoi fasciner la médecine, qui n'a cependant pas encore trouvé d'applications concrètes pour cette découverte. Mais le milieu de la cosmétique est évidemment très intéressé.

Une éponge contre le cancer

De manière plus essentielle, les chercheurs dans la lutte contre le cancer trouvent aussi des solutions dans les océans. "En 1908, on a compris la prolifération des cellules cancérigènes grâce à l'étoile de mer, découverte qui a valu un prix Nobel", dévoile la navigatrice.

Et les avancées dans le domaine continuent aujourd'hui. "L'année dernière, on a découvert une molécule dans certaines éponges de mer qui, peut être, serait efficace dans la lutte contre le cancer", ajoute-t-elle. 

Vers, méduses, étoiles de mer et éponges de mer sont donc autant de raisons supplémentaires de protéger les océans. "Si tu les dégrades, tu pollues ta propre survie. Et tu écrases du pied les solutions en même temps", résume ainsi l'ambassadrice auprès du Ministère de l’Éducation Nationale et de la Jeunesse pour l’éducation à la Mer et les classes de Mer.