Michel Drucker, c'est souvent un canapé rouge, une voix envoûtante qui traverse les générations de téléspectateurs et un humour discret et bienveillant. Désormais cet homme de télévision est aussi sur les planches du théâtre des Bouffes Parisiens. Après un mois en province, il lance son premier one-man-show à Paris. Un projet qui lui tenait à coeur depuis des années, a-t-il confié mercredi dans Ça pique mais c'est bon.
"Maintenant je sais ce que c'est d'être sur scène". Après plus de 50 ans de télévision, l'animateur de TF1 a mis au point un spectacle d'humeur loin d'être boudé par le public. "À ma grande surprise le public est là. Je suis stressé évidement mais je sais maintenant ce que c'est qu'être sur scène. Pendant des années, j'étais dans la salle. Maintenant j'ai fait quelques pas en avant." Un projet né d'une envie et d'une curiosité qui le tenaillent depuis de nombreuses années.
"Je vous ai tous observés, vous les artistes, quand vous êtes devant les caméras. J'ai toujours essayé de deviner ce que vous ressentiez sur scène, parce qu'à la télé, c'est autre chose. Et je me suis toujours dit qu'un jour il fallait que je connaisse ça. J'y pensais depuis très longtemps et puis il y a deux ans, à force de me dire '50 ans de télé', le 'senior parmi les seniors', 5.000 heures d'images à l'INA, j'ai cru que j'étais mort !".
Luchini ou Jacques Chirac, Michel Drucker a plus d'une imitation dans son sac. C'est au comédien Fabrice Luchini que Michel Drucker a montré ses premiers essais. Sur le plateau de Ça pique mais c'est bon, il se lance dans une imitation de son ami. 'Ckerdru, c't'énorme ! Tu es complètement fêlé, à ton âge ! As-tu une autonomie suffisante en position verticale ? Toi qui es assis sur un canapé de vieux depuis 25 ans. Attention Ckerdru, la télé c'est la chasse aux vieux et t'es pas un perdreau de l'année!'" Le ton du spectacle est donné.
Éprouver la scène pour mieux se trouver. L'animateur raconte comment ses proches ont accueilli la nouvelle. "Ma femme m'a dit : 'Tu vas enfin être sur scène comme tu es à la maison.' J'en ai parlé à Laurent Ruquier qui m'a dit : 'Michel faites-le maintenant parce que vous allez le regretter. Si c'est un bide, tout le monde l'aura oublié et vous n'êtes pas à l'abri d'un succès. S'il y a 100 ou 200 personnes dans la salle, c'est un petit café théâtre et au moins vous saurez ce que ça fait." Alors il s'est lancé.
"Le jour où j'ai démarré à Rennes, il y avait 500 personnes et ensuite à peu près 500 tous les week-ends pendant 30 jours. Alors j'ai décidé de venir à Paris. Ça aurait été un échec, je n'y serais pas venu." Une deuxième carrière sur les planches qui n'est pourtant pas de tout repos. "Ce qui est fatiguant, c'est le stress. C'est l'angoisse avant le spectacle. J'arrive au moins 3 heures avant." Ce qu'il fait pour passer le temps ? "Je tricote", affirme-t-il très sérieusement.