Alain Delon 2:42
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Marie Gicquel // Crédit photo : Valery HACHE / AFP
Alain Delon avait plusieurs passions dans la vie, l'un d'entre elle était l'art. Une passion de près de 60 ans. L'acteur avait d'ailleurs organisé plusieurs ventes aux enchères au cours de sa vie. Il déclarait détester les ventes aux enchères posthumes. Delon n'était pas seulement un amateur, mais un expert qui connaissait parfaitement ses oeuvres. 

Alain Delon a à peine 30 ans lorsqu'il commence sa collection avec un premier dessin acquit à Londres, une esquisse du peintre italien baroque Micco Spadaro. C'est comme cela que débute une passion pour les dessins anciens, avec notamment des œuvres de Rembrandt. Puis, il a collectionné un autre Rembrandt, le sculpteur italien Rembrandt Bugatti, connu pour ses bronzes animaliers au début du 20e siècle.

"Je crois qu'il faut aller au bout du monde pour assouvir sa passion"

Bugatti, son sculpteur préféré, un artiste torturé adorant les animaux, comme Alain Delon. Et c'est à ce sujet que le collectionneur Marc Stammegna a rencontré l'acteur : "Pour le sculpteur Rembrandt Bugatti, avant lui, il y avait des collectionneurs, mais c'était moins important, moins médiatisé. Il a eu cette passion, mais on peut le comprendre parce que quand on regarde un félin de Bugatti, on peut voir parfois la même chose chez Delon lorsqu'il marche dans certains films. Et il touche un bronze comme il aurait touché une jolie femme". 

 

Dans la collection d'Alain Delon, on retrouve également des tableaux de Géricault, de Raoul Dufy, de Delacroix, dont l'acteur s'est séparé il y a plus d'un an lors d'une dernière vente qui s'était envolée à plus de huit millions d'euros. Alain Delon vouait aussi une passion pour le fauvisme, des œuvres choisies avec précision et avec goût. L'histoire de l'art n'avait pas de secret pour lui : "Ce n'était pas juste quelqu'un qui achetait une signature. Il achetait la beauté de l'art. Et surtout, ce n'est pas quelqu'un qui avait lu un libre et qui le récitait. C'était quelqu'un qui avait regardé. Il connaissait la patine des Bugatti, il parlait comme un passionné et surtout, même d'égal à égal avec quelqu'un qui en faisait son métier". 

Les beaux-arts et le cinéma, deux passions parfois réunies sur les plateaux de tournage de Visconti, par exemple dans Le Guépard, ou pour le film L'homme pressé avec Mireille Darc dans lequel Alain Delon campe le rôle d'un collectionneur fou. Comme au cinéma, Alain Delon avançait dans le milieu de l'art comme un autodidacte, un précurseur, dénicheur de pépite. Une quête inarrêtable pour l'acteur. 

"J'ai déjà couru le monde pour trouver une pièce qui me manquait. Je crois que je serai capable d'aller au bout du monde. Parce que quand on aime quelque chose ou quelqu'un, lorsque l'on est passionné comme je le suis, je crois qu'il faut aller au bout du monde pour assouvir sa passion et arriver au bout de son amour".