Chaque semaine, des libraires extraient des pépites de leurs rayonnages. Ce samedi, Anne-Sophie Rouveloux, de la librairie "Chronique", à Cachan, et Anna Schulmann, de la librairie "L'Ecriture", à Vaucresson, nous dévoilent leurs choix dans La voix est livre, sur Europe 1.
My absolute darling de Gabriel Tallent, chez Gallmeister
"Il s'agit d'un premier roman. On est en Californie, sur la côte sauvage, du côté de Mendocino. On suit Julia, qui ne supporte pas son prénom et se fait appeler 'Turtle'. Son père, lui, l'appelle "Croquette" ou "My absolute darling", c'est-à-dire mon amour absolu. Ce père, Martin, est abusif, incestueux et violent. Turtle vit avec lui dans une maison qui tombe en décrépitude et va essayer de s'enfuir. Dans sa fuite, elle va rencontrer deux adulescents, Jacob et Brett. Une amitié va naître, peut-être un petit peu d'amour, et elle va avoir un déclic. Elle va essayer de s'en sortir, de lutter contre ce sentiment d'amour très fort qu'elle a pour son père, contre cette emprise. C'est ce qui est terrible, mais c'est aussi une badass. Et le livre n'est pas plombant. Pour moi, il est lumineux, cette gosse va se battre. Il y a aussi des descriptions de nature magnifiques. J'ajoute par rapport au débat actuel sur les armes aux Etats-Unis qu'on se rend compte qu'elles sont partout : dans les mains de Turtle qui est une gamine, dans les mains de son père qui est un monstre", décrit Anne-Sophie Rouveloux, qui a été très marquée par ce livre, en passe de devenir culte.
Dans les angles morts d'Elizabeth Brandage, aux éditions Quai Voltaire
"C'est un thriller domestique d'une auteure américaine, pour la première fois traduite en français. Tout commence en février 1979. George Clare sonne à la porte de ses voisins parce qu'il a trouvé sa femme avec une hache dans la tête. Evidemment, il est le premier suspecté. On revient ensuite en arrière : l'année précédente, durant l'été 78, on suit le couple Clare qui débarque de New York et achète une ferme dans la petite ville de Chosen. Seulement, George prend le soin de cacher à sa femme qu'il a acheté cette maison une bouchée de pain aux enchères parce qu'elle était considérée comme hantée. Cette maison appartenait à une famille dont les parents se sont suicidés tous les deux après une faillite, en laissant trois enfants orphelins. L'histoire de ces enfants va aussi être racontée tout au long du livre. Au-delà de tous ces éléments terribles, ce qui est génial, c'est que le lecteur est baladé. L'auteure éloigne de cette maison pour mieux y revenir avec toute une galerie de personnages. La maison reste le centre et le personnage principal. C'est très bien écrit mais surtout très angoissant." (Anna Schulmann).