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Orsenna, Daoud, Saviano... Des écrivains réunis en soutien à Boualem Sansal à l'Institut du monde arabe

Caroline Baudry . 1 min

Les nouvelles ne sont "pas excellentes" pour l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a déclaré mardi son éditeur Antoine Gallimard, lors d'une soirée de soutien organisée par l'Institut du monde arabe (Ima) et les Éditions Gallimard.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal, qui sanctionne en Algérie "comme acte terroriste ou subversif, tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions". Une détention insupportable pour la France et pour des dizaines d'écrivains venus demander sa libération mardi soir.

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"D'une façon évidente, il fait les frais d'une relation franco-algérienne très dégradée"

"Je suis Sansal", peut-on lire sur la façade de l’Institut du monde arabe. Dans la salle, le visage de l’écrivain, aux longs cheveux gris ramassés en arrière, est projeté. Celui d’un innocent, martèle son avocat Me François Zimeray. "Est-ce que oui ou non, il a mis en danger la sûreté de l'État ? Est-ce qu'il a eu l'intention de le faire ? Je ne crois pas. Il est innocent. D'une façon évidente, il fait les frais d'une relation franco-algérienne très dégradée", soutient-il.

De nombreux écrivains estiment les poursuites sans aucun fondement

Sur scène, les écrivains défilent "pour ne pas l’oublier dans les prisons d’Alger", lance Kamel Daoud, franco-algérien et prix Goncourt 2024. "Un écrivain, dans le cas de Sansal, est coupable de tout. D'être Français, d'être Algérien, d'être musulman, de ne pas l'être", lance-t-il.

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Certains en appellent aux responsables politiques et à la puissance de la France. "Algérie, qu’es-tu devenue pour qu’un vieil homme te fasse trembler ?" lit Erik Orsenna de l’Académie française. "On se rend compte de ce que veut dire 'être un écrivain'. La meilleure façon de défendre Boualem, c'est de le lire", indique-t-il. 

Parmi les écrivains étrangers lui apportant leur soutien, l'Italien Roberto Saviano, spécialiste de la mafia qui vit sous protection policière, le Britannique Ian McEwan ou l'Islandais Jon Kalman Stefansson ont été cités mardi. Ses soutiens espèrent que ce "soutien sans réserve" et ce "murmure de solidarité" puissent lui parvenir dans sa cellule.