Des dorures aux murs à faire pâlir le palais Garnier, de grands miroirs et un piano… Le luxueux salon de la fondation Simone et Cino Del Duca, à Paris, est normalement fermée au public, mais il est désormais possible d'y entendre des notes bien connues, grâce au projet Opera A Palazzo, qui propose d’écouter des opéras dans des hôtels particuliers. Pas d’orchestre, seuls trois instruments sont utilisés pour jouer des classiques, comme ici La Traviata. Le public se retrouve sur scène, au milieu des chanteurs lyriques et devient même figurant.
"Les gens vivent les émotions avec nous"
Le décor de la La Fondation Del Duca apparaît idéal pour jouer la Traviata, selon le ténor Christophe Poncet de Solages. Dans la peau de son personnage, Alfredo, il raconte : "Ce soir, nous sommes chez Violetta Valéry qui donne une grande fête. C'est une fête à laquelle Alfredo est convié. Ça fait bien longtemps qu'il est secrètement amoureux d'elle".
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Comme au XIXe siècle, les artistes partagent ici la scène avec le public, sans rideau donc. Les spectateurs se voient même offrir une coupe de champagne par la soprano Emilie Rose Bry, en pleine scène d’ouverture. "On a les gens très proches de nous. On a vu des gens pleurer à chaudes larmes, on a eu des insultes même une fois, lors de la scène où Alfredo me jette à terre. Les gens vivent les émotions avec nous et c'est absolument génial", s'extasie la comédienne.
Les chanteurs lyriques se changent et attendent leur scène à même le hall de l’hôtel, devant le gardien des lieux, Medhi, assez amusé par le spectacle. "Nous sommes dans les coulisses. C'est un petit peu là que tout, que tout se prépare", glisse-t-il au micro d'Europe 1. Dans ce spectacle en immersion totale dans l’opéra de Verdi, même l’entracte réserve des surprises.