Philip Roth, géant de la littérature, est mort à 85 ans , selon des médias américains, dont le New York Times et le magazine The New Yorker. Observateur lucide de la société américaine et de ses travers, le natif de Newark dans le New Jersey, avait été régulièrement pressenti pour le Nobel de littérature, sans jamais l'obtenir néanmoins.
Retraité de l'écriture depuis 2012. Après un demi-siècle à imaginer des histoires qui l'ont rendu célèbre dans le monde entier, et deux ans après son dernier roman Némésis, il avait annoncé en 2012 qu'il n'avait plus l'énergie de gérer la frustration qui accompagne la création littéraire. Une décision qu'il justifiait encore ces dernières années : "raconter des histoires, cette chose qui m'a été si précieuse durant toute mon existence, n'est plus au cœur de ma vie", expliquait-il au journal français Libération. "C'est étrange. Jamais je n'aurais imaginé qu'une chose pareille puisse m'arriver".
De nombreux prix. L'écrivain, qui avait grandi à New York, avait reçu de nombreux prix prestigieux dont le prix Pulitzer (en 1998, pour Pastorale américaine), le prix du Meilleur livre étranger (2000), le Prix Franz Kafka (2001), le prix Médicis étranger (en 2002 pour La Tache). Le prix Nobel lui a cependant toujours échappé.
30 romans. Grand ténébreux aux sourcils broussailleux, petit-fils d'immigrés juifs d'Europe de l'Est, Philip Roth a écrit, debout à son pupitre, près de 30 romans : récits provocateurs des mœurs de la petite bourgeoisie juive américaine, satires politiques, réflexions sur le poids de l'Histoire ou sur le vieillissement, ses œuvres sont presque toujours entre autobiographie et fiction.
Déjà en Pléiade. Sa plume exigeante et sa lucidité implacable sur la société américaine ont fait de lui une figure majeure de la littérature d'après-guerre. C'est le seul écrivain vivant dont l'oeuvre a été éditée par la Library of America. En France, il est déjà édité dans la prestigieuse collection de La Pléiade.
L'"Americain Dream" démythifié. Il avait obtenu le succès dès la publication de son premier recueil de nouvelles, Goodbye Colombus en 1960. Il avait ensuite créé le scandale en 1969 avec Portnoy et son complexe, la confession d'un homme souffrant de pulsions sexuelles et obsédé par sa judéité, sa mère et l'Amérique. Des représentants de la communauté juive avaient jugé ce livre antisémite. D'autres avaient dénoncé de la pornographie pure et simple.
Dans son oeuvre figurent des thèmes récurrents comme les juifs, le sexe ainsi que la psychanalyse. Dans sa célèbre trilogie (Pastorale américaine, J'ai épousé un communiste, La Tache), il avait démythifié l'"American Dream", relate sa notice biographique du site de Babelio.