Le réalisateur vedette Roman Polanski menace de poursuivre l'Académie des arts et sciences du cinéma qui a voté son exclusion. Il affirme que cette décision est illégale et demandant à être entendu équitablement.
"Pour éviter des poursuites". "J'écris cette lettre pour éviter des poursuites inutiles", écrit dans une lettre envoyée mardi à l'Académie l'avocat du cinéaste, Harland Braun. Il fait valoir que l'institution qui remet les Oscars n'a pas suivi la procédure en vigueur en expulsant son client sans audience préalable : "nous ne contestons pas le mérite de cette décision mais le manque de respect flagrant de votre organisation pour ses propres normes de conduite et les infractions au code californien des entreprises". Il ajoute que le metteur en scène oscarisé de Rosemary's Baby a "reconnu sa responsabilité morale et légale" dans l'agression sexuelle en 1977 contre Samantha Geimer, 13 ans à l'époque, et que celle-ci a accepté ses excuses et est apparue au tribunal en sa faveur.
Une demande d'audience. Harland Braun souligne que Roman Polanski n'a reçu de l'Académie qu'une lettre non signée l'informant qu'il avait été exclu. "M. Polanski ne demande qu'une audience équitable pour présenter sa version", insiste l'avocat dans son courrier adressé à John Bailey, le président de la puissante institution du septième art.
Son avocat dénonce "un harcèlement". Le conseil des gouverneurs de l'Académie, qui comprend des personnalités parmi les plus puissantes d'Hollywood comme Steven Spielberg et Tom Hanks, ont voté la semaine dernière pour expulser Polanski et le comédien déchu Bill Cosby, condamné pour agression sexuelle. La décision se conformait au nouveau code de conduite adopté dans la foulée de l'affaire Harvey Weinstein, le producteur accusé de harcèlement, agression sexuelle ou viol par une centaine de femmes. L'avocat polonais de Roman Polanski a vivement réagi à la décision de l'Académie, parlant "de maltraitance psychique à l'encontre de notre client, une personne âgée. Mettre sur le même plan Bill Cosby et Roman Polanski constitue un malentendu total, un harcèlement".