C’est LA discipline qui monte : les compétitions de jeux vidéo, ou e-sport, rassemblent dans des stades des milliers de spectateurs en folie pour assister à des matches entre joueurs de haut niveau. En France, on estime qu'environ 1,2 millions de 'gamers' s’y adonnent en France en amateur. Mais le secteur se professionnalise sérieusement depuis quelques années autour d'équipes sponsorisées. Et de nombreux sportifs s'engagent à leurs côtés pour plus de reconnaissance. Parmi eux, un certain Tony Parker. L’ancien champion de basket sera l'ambassadeur de la Coupe du Monde de Rainbow Six, le jeu de tir stratégique d’Ubisoft. Il s’est confié à Europe 1 sur son amour des jeux vidéo et sur ce nouveau défi.
Amateur, collectionneur, investisseur
Tony Parker et les jeux vidéo, c’est une histoire qui dure depuis l'enfance. "J'ai grandi avec deux frères. On n'aimait pas trop les jeux à un seul joueur parce qu'on n'avait pas envie d'attendre. Donc on jouait surtout aux jeux de sport : basket, football américain, baseball, hockey, foot… On y passait beaucoup de temps", se souvient-il. Passé basketteur pro, avec la belle carrière qu'on lui connaît, et aujourd'hui homme d'affaires, il a un peu moins le temps de jouer à la console. "Je suis à l'ancienne, je collectionne les vieux jeux d’arcade, j'en ai une quarantaine", raconte-t-il.
Et depuis quelques années, c’est l'e-sport qui l’intéresse. Tony Parker a investi dans des équipes professionnelles avant de fonder sa propre académie, à Lyon, qui accueille en cette rentrée sa deuxième promotion (70 étudiants dont 15 en e-sport). L’ancien basketteur fait à présent un pas de plus dans ce monde : il sera l’ambassadeur de la toute première Coupe du Monde de Rainbow Six Siege, le jeu de tir stratégique d’Ubisoft. "Ils m'ont approché et j'ai pris ça comme un honneur. Ça s'inscrit dans la continuité de mon engagement dans l'e-sport donc je me suis dit que ce serait une super expérience", assure Tony Parker.
Tony Parker, coach pour les joueurs de Rainbow Six
La Coupe du Monde se tiendra à l'été 2021 avec 20 équipes qualifiées, chacune représentant leur pays. "Quand on a pensé à cette Coupe du Monde, on s'est dit qu'il fallait apporter une expérience autour du sentiment que l'on peut avoir quand on représente son pays. C'est un sentiment rare dans le jeu vidéo", explique François-Xavier Deniele, responsable de l'e-sport chez Ubisoft. "Et qui mieux, en France, que Tony Parker pour incarner ça ? Toute sa carrière, il a démontré ses valeurs et montré l'importance que ça avait de jouer pour son équipe nationale", se réjouit-il.
Et "TP" va jouer un rôle important dans cette compétition. "J'aurai l'opportunité de rencontrer tous les joueurs, toutes les équipes. Je vais pouvoir partager mon expérience avec eux : comment gérer la pression lors d'un événement comme celui-là, comment gérer les egos, comment vivre en équipe… Tout ce que j'ai vécu ces vingt dernières années comme leader de l'Équipe de France ou à San Antonio", détaille Tony Parker. "Il sera présent à toutes les étapes : réflexion, organisation, et enfin compétition. C'est lui qui remettra le trophée aux vainqueurs", ajoute François-Xavier Deniele.
Le e-sport, pas si différend du basket
Une mission que Tony Parker prend très au sérieux. Il en est convaincu : les tournois de jeux vidéo, c’est du sport, du vrai. "Tous les gens qui pensent que ce n'est pas du sport, je n'ai qu'une chose à leur dire : allez voir une compétition ou même un camp d'entraînement !", incite l'ancien capitaine des Bleus. "Je vois les joueurs tout le temps dans mon Academy, c'est comme une équipe de basket : ils ont leur médecin, leur coach, leur kiné… Et c'est encore plus vrai maintenant. Avec la professionnalisation, l'e-sport est devenu très tactique."
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Et Tony Parker ne compte pas s’arrêter là. Il pousse désormais le rêve de tous les joueurs de jeu vidéo : voir un jour les compétitions de jeux vidéo devenir une discipline olympique. "C'est l'avenir pour l'e-sport. Ce serait génial pour les joueurs d'aller aux Jeux et d'être considérés comme des sportifs", glisse-t-il en souriant. Et pourquoi pas dès les JO de Paris 2024.