Si elles se font une place en cuisine, les femmes sont de plus en plus visibles également dans le monde du vin. Dans ce milieu encore très macho, des femmes reprennent des domaines. Dans l'émission La table des bons vivants, notre chroniqueur spécialiste du vin, Olivier Poels, souligne l'importance de la présence des femmes dans les métiers du vin.
Hommage. Sommelières, œnologues... N'en déplaise à certains, les métiers en rapport avec le vin se conjuguent au féminin, et ce depuis déjà un moment. "Je voudrais rendre hommage à quelques grandes femmes qui ont fait l'histoire du vin". Et Olivier Poels de nommer Catherine, Laurence et Colette Faller. "Malheureusement, deux d'entre elles nous ont quitté, mais c'est une grande famille de femmes qui ont porté haut les couleurs du vin en Alsace". "Je pense à Lalou Bize-Leroy, une des plus grandes vigneronnes, hommes ou femmes confondus en Bourgogne. Ses vins s'arrachent dans le monde entier. Je pense aussi à Carol Duval-Leroy, grande patronne d'une grande maison de champagne... Il y a toute une génération, et maintenant des jeunes femmes, qui portent le vin, comme Ludivine Griveau, vinificatrice des hospices de Beaune", poursuit Olivier Poels.
Ludivine Griveau. Crédit : JEFF PACHOUD / AFP.
Au-delà du vignoble, les femmes se trouvent également en salles. Dimanche aura d'ailleurs lieu la finale du meilleur sommelier de France. Sur cinq candidats, deux sont des femmes.
Le "vin de femme" n'existe pas. Comme en cuisine où il n'est pas rare d'opposer le cuisine des hommes et des femmes, ou du moins d'évoquer une cuisine féminine, notre chroniqueur est formel : il n'existe pas plus de cuisine de femmes que de vins de femmes ou... d'hommes. "Si vous voulez mettre les femmes très en colère, vous leur dîtes qu'il y a un goût féminin dans le vin. Non ! Elles expriment le terroir et le raison, comme les hommes, avec leur sensibilité. Il n'y a pas de vin féminin, arrêtons avec cette idée-là", lance-t-il.
Partager la carte des vins. Tout au plus, "les femmes seraient plus sensibles au goût de bouchon. Elles le détectent avant les hommes", indique Olivier Poels qui pousse son coup de gueule contre des procédés rétrogrades au restaurant. "Systématiquement, quand arrive le sommelier, il donne la carte des vins à l'homme, comme si l'homme était doté d'un chromosome supplémentaire qui lui permettait de la lire. Qu'il fasse l'effort de la donner aussi à la femme !" Même concept quand il s'agit de goûter le breuvage : penser à servir l'un et l'autre.