En 2001, M6 lance un nouveau programme court qui plonge avec humour les Français dans le quotidien d'une entreprise pour le moins foutraque : Caméra Café. Depuis, la série est devenue culte et a révélé plusieurs talents, dont celui de ses créateurs Bruno Solo et Yvan Le Bolloc'h et celui de l'actrice Armelle. Mais on ignore qu'il a aussi permis à une autrice de théâtre et de romans de faire ses armes dans l'écriture télé : Amanda Sthers. Invitée dimanche d'Europe 1, elle revient sur cette expérience de jeunesse.
Amanda Sthers a en effet écrit les 60 premiers épisodes de la série de M6. "Mais la série n'est pas mon idée, c'était celle de Bruno Solo et Yvan Le Bolloc'h", rappelle-t-elle au micro d'Isabelle Morizet dans l'émission Il n'y a pas qu'une vie dans la vie, tout en insistant sur le fait qu'elle faisait partie d'un groupe d'auteurs embauchés par les deux créateurs de Caméra Café.
"La mécanique de la comédie est comme une formule de mathématiques"
"Quand M6 a lancé la série, il n'y avait pas encore de programmes courts à la télévision française. C'était très novateur et on a eu d'un coup une liberté folle, comme celle qu'il y a eue aux débuts de Canal+", se souvient avec joie Amanda Sthers. "On pouvait aller loin, on pouvait s'amuser. Je ne sais pas si je pourrais rentrer dans quelque chose de formaté comme l'est aujourd'hui l'écriture de ce type de programmes. J'ai eu cette chance et cette liberté de pouvoir s'amuser. Surtout, j'ai la chance que Bruno Solo et Yvan Le Bolloc'h me tendent la main et voient quelque chose en moi."
Amanda Sthers a en tout cas conservé de cette expérience le goût pour un certain type d'écriture. "Je pense que je suis une vraie auteure de comédie. C'est quelque chose qu'on ignore parce que ce n'est pas ce que je montre en premier, mais j'ai beaucoup écrit en comédie", observe-t-elle. "J'écris souvent un peu à l'italienne : d'un coup, au moment où on s'attend à pleurer, on rit. Et inversement. La mécanique de la comédie est comme les mathématiques : une fois qu'on a compris la formule, c'est faisable."
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Pour appliquer cette formule de la comédie à Caméra Café, la jeune Amanda Sthers s'était notamment inspiré d'une expérience professionnelle qui l'a marquée. "J'avais travaillé dans une société de recouvrement de créances au centre commercial Rosny 2, j'avais passé un super été, je vous le conseille !", ironise-t-elle au micro d'Europe 1. "C'est le pire souvenir de ma vie. Je devais entrer des trucs de mon ordinateur, c'était l'enfer. Je ne comprenais rien."
Un "enfer" qu'elle a su transformer en comédie pour une série culte que ses enfants ont récemment découverte. Et devant laquelle ils ont éclaté de rire du début à la fin, au plus grand bonheur de leur mère.