Afghanistan : réouverture d'une chaîne TV fermée par les talibans
Fermée depuis début décembre dernier par les autorités talibanes, la chaîne de télévision afghane Arezo TV a repris ses activités ce samedi 1er mars a indiqué à l'AFP son patron, Bassir Abid.
La chaîne de télévision afghane Arezo TV, qui avait été fermée début décembre par les autorités talibanes, a repris ses activités samedi, a indiqué à l'AFP son patron, Bassir Abid. Les scellés qui avaient été placés sur la porte du bureau, à Kaboul, ont été retirés "en présence du ministère de la Propagation de la vertu et de la Prévention du vice (PVPV) (...) et nous avons repris nos opérations", a déclaré M. Abid.
Une "violation flagrante des droits d'un média libre"
Ce ministère avait accusé la chaîne d'être soutenue par des médias en exil et de trahir les valeurs islamiques. Sept employés avaient été arrêtés puis libérés fin décembre, mais le média n'avait pas eu l'autorisation de rouvrir. Le gouvernement n'a pas indiqué à ce stade les raisons ayant conduit à la réouverture. Le Centre des journalistes afghans (AFJC), "tout en saluant la réouverture d'Arezo TV à Kaboul, considère sa fermeture comme une violation flagrante des droits d'un média libre qui n'aurait pas dû avoir lieu", a-t-il dit dans un communiqué.
Arezo TV, créée en 2006 à Mazar-e-Sharif (nord), a ouvert un bureau à Kaboul en 2010 pour produire des documentaires animaliers et doubler des séries turques en persan, selon l'AFJC. Depuis le retour au pouvoir des autorités talibanes en août 2021, le milieu des médias s'inquiète: l'ONU a recensé plus de 300 atteintes contre des journalistes et employés des médias et dénonce "un environnement de censure". L'organisation Reporters sans frontières (RSF) affirme que les autorités talibanes ont fermé au moins 12 organes de presse en 2024.
Royaume-Uni : les demandes d'asile à un niveau record
Des restrictions loin d'être finies
Une récente loi fait redouter que les images d'êtres vivants et la voix des femmes disparaissent un jour des médias. Le porte-parole du gouvernement taliban, Zabihullah Mujahid, réfute, lui, toute restriction, mais exhorte les médias à "prendre en compte l'intérêt national" et à "éviter de répandre des rumeurs".
Début février, c'est la célèbre station de radio pour femmes Radio Begum qui a été perquisitionnée à Kaboul et sa diffusion suspendue.
