Un casting passé, un rôle décroché. Sophie Tapie est inconnue du grand public (mais forte d'une formation dans une grande école d'arts scéniques londonienne) quand elle fait des débuts fulgurants au théâtre, en 2008. L'artiste connaît immédiatement le succès avec "Oscar", la première pièce de théâtre qu'elle joue en France, en compagnie de Bernard Farcy, Chantal Ladesou, Vincent Moscato et Davy Sardou. Après deux ans de représentations, c'est elle qui souffle le nom de son père, l'homme d'affaires Bernard Tapie, pour qu'il rejoigne à son tour le casting. Un épisode de sa vie qu'elle raconte dimanche au micro d'Isabelle Morizet dans l'émission Il n'y a pas qu'une vie dans la vie.
"Comme dans toutes les grosses pièces de théâtre qui marchaient très bien à l'époque, la troupe s'est scindée en deux. Une partie partait en tournée et l'autre partie continuait les dates parisiennes", explique Sophie Tapie sur Europe 1. "Bernard Farcy est parti en tournée avec un autre acteur. Et tout le reste du casting est resté à Paris. Sauf qu'on s'est retrouvé sans rôle principal."
"Il faut absolument prendre Bernard !"
La troupe alors bientôt sans tête se retrouve un soir dans un bar et évoque le casting à venir du rôle principal pour continuer les dates parisiennes. Jusqu'à ce que Sophie Tapie lance une idée, sur le ton de la blague. "Pourquoi on ne demande pas mon père ? Il serait trop bon là-dedans", lance-t-elle alors. "Je crois que j'avais bu deux ou trois bières de trop", plaisante-t-elle aujourd'hui.
Une blague que sa collègue Chantal Ladesou décide de prendre au sérieux. "Et puis Chantal m'a dit 'Mais c'est génial !'", raconte Sophie Tapie en imitant sa comparse. "Moi je ne déconne pas du tout, il faut absolument prendre Bernard !", ajoute l'humoriste et comédienne à l'attention de la fille de Bernard Tapie.
La peur du qu'en dira-t-on
"Voilà comment mon père s'est retrouvé à jouer avec moi", résume Sophie Tapie, qui garde un très beau souvenir d'échanges de répliques avec son père. "Mon personnage était complètement folle, j'adorais ce rôle ! C'était génial parce que, dans cette pièce, je martyrisais mon père", se souvient-elle tout sourire. "À l'époque, je vivais déjà de mon côté. C'était ma manière à moi, par l'amour vache, de l'emmerder sur scène tous les soirs. Je me régalais à faire ça. Il y avait beaucoup d'improvisation avec mon père, les autres attendaient la fin du match."
Pourtant, Sophie Tapie a d'abord eu des craintes à l'idée de partager la scène avec sa célébrité de père. "Je disais que, encore une fois quoi, les gens allaient parler et oublier que je jouais déjà cette pièce pendant deux ans avant que mon père n'arrive", explique-t-elle au micro d'Isabelle Morizet. "Mais quand j'ai fait la balance dans ma tête entre ce que les gens auraient pu penser et ce que j'ai partagé avec mon père, ça ne faisait pas un pli. Et heureusement que je l'ai fait, parce que c'est la seule fois que j'ai partagé la scène avec mon père. Donc je ne regrette pas du tout. "