"Touche touche" : c'est la signification de "Pata Pata" en Xhosa, une langue d'Afrique australe. Et si tout le monde connaît cette chanson, tube de l'été 1967, elle n'avait que peu d'intérêt aux yeux de son auteure, Miriam Makeba, qui n'a pas attendu son succès pour devenir un symbole de la lutte anti-apartheid.
Première femme noire à recevoir un Grammy Award, Miriam Makeba écrit "Pata Pata" en 1956, presque dix ans avant de la chanter. La vingtaine, elle survit alors grâce à des petits boulots, avant d'intégrer un groupe, les Manhattan Brothers. L'artiste profite alors de cette exposition pour lever la voix et dénoncer l’apartheid, mis en place en 1948 dans son pays, l’Afrique du Sud.
Interdite de séjour dans son propre pays
À cause de ses engagements, Miriam Makeba sera interdite de séjour dans son propre pays pendant plus de trente ans. Pourtant, "Pata Pata" n’évoque aucune lutte politique, aucun engagement. La chanson ne parle que… de danse. "Pata Pata est le nom de la danse que nous faisons ici à Johannesburg" chante-t-elle. "Et les gens commencent à bouger, dès que Pata Pata commence à jouer."
Miriam Makeba, cependant, a marqué l’histoire par sa lutte et par d'autres de ses chansons engagées. En 1965, lorsque Malcolm X est assassiné, Miriam Makeba lui rend hommage en musique. Elle chante la tolérance, la paix, l’égalité et salue également Patrice Lumumba, figure de l’indépendance du Congo Belge, lui aussi assassiné.
Miriam Makeba aura donc connu un succès planétaire avec "Pata Pata" mais restera surtout une femme de conviction, qui aura marqué l’histoire de l’Afrique.