Si le nom de Niki de Saint Phalle ne vous dit rien, vous avez sans aucun doute déjà vu ses œuvres. Des femmes aux formes rondes, toutes en couleurs. À partir des années 80, Niki de Saint Phalle tombe malade. Derrière la couleur, les thèmes évoqués sont plus sombres : on retrouve le racisme, la violence, le sida dont plusieurs de ses amis décèdent.
>> LIRE AUSSI - La vie libre de Niki de Saint Phalle, la plasticienne féministe qui sublimait les «nanas»
Une noirceur que Niki de Saint Phalle voulait affronter. "Elle était rigolote, elle faisait des blagues, mais par contre, elle disait que c'était important d'avoir peur, de connaître ses peurs", se remémore sa petite-fille Bloum Cardenas.
"Elle adorait me lire Oscar Wilde ou des choses comme ça. On prenait des voix, ça faisait vraiment peur. Elle disait que c'était important de vaincre ses peurs. On souffre donc, qu'est-ce qu'on va faire ? On ne pas aller étaler sa souffrance. On va essayer de donner du bonheur."
Une artiste précurseure
La directrice du musée des Abattoirs, Annabelle Ténèze, revient sur cette partie de son œuvre, plus que jamais d'actualité. "Elle était très en avance", plaide-t-elle au micro d'Europe 1. "Les dernières lithographies traitent du droit à l'avortement, du contrôle des armes à feu et du réchauffement climatique. Comme autant de problèmes qui vont arriver, ça a l'air d'être fait hier."
C'est aussi une période où Niki de Saint Phalle affirme son indépendance artistique financière qui se traduit par la création du Jardin des Tarots en Toscane. Plusieurs salles évoquent la démesure de ce projet à travers des statues venue d'Italie et des maquettes préparatoires.